Accord UE‑Mercosur : RN et LFI lancent une motion contre von der Leyen

Bruxelles / France — L’accord de libre‑échange entre l’Union européenne et le Mercosur, validé par la Commission européenne mercredi 3 septembre, déclenche une onde de choc politique en France. Les groupes Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont annoncé vouloir engager une motion de censure contre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dénoncée comme responsable de la mise en œuvre du texte.

Face‑à‑face politique

La décision de la Commission, qui soumet désormais le traité aux États membres, a ravivé les tensions autour des conséquences de l’ouverture aux produits sud‑américains pour l’agriculture européenne. À droite, la ministre LR de l’Agriculture, Annie Genevard, a cherché à atténuer la polémique en rappelant qu’une « clause de sauvegarde renforcée » visant à protéger certaines filières sensibles figure dans le compromis, un ajout qu’elle présente comme une victoire française au sein des négociations.

Mais sur les bancs de l’opposition nationale et radicale, la riposte est immédiate. Marine Le Pen a estimé que l’accord « aurait des conséquences dévastatrices sur l’agriculture française » et Jordan Bardella, chef des députés RN au Parlement européen, conduira la démarche visant à censurer la présidente de la Commission. Du côté de LFI, Manon Aubry qualifie l’accord de « destructeur » et appelle également à la censure ; la députée Clémence Guetté demande quant à elle que l’Assemblée nationale puisse se prononcer.

Quels objectifs ?

  • Pour le RN et LFI : bloquer la ratification et mettre la pression politique sur la Commission.
  • Pour les pro‑accords : encadrer les échanges via des mesures de sauvegarde et maintenir la capacité d’exportation européenne.
  • Pour les agriculteurs : crainte d’une concurrence accrue et d’un affaiblissement des filières locales.

La confrontation illustre la fracture politique autour des questions commerciales et agricoles : d’un côté, des élus qui invoquent la souveraineté et la protection des filières ; de l’autre, des responsables européens qui défendent les accords comme instruments d’ouverture et de croissance pour l’Union.

Contexte national

L’annonce survient alors qu’en France la situation gouvernementale est particulièrement tendue. L’actualité politique nationale — marquée par l’imminence d’un vote de confiance et des incertitudes autour de la stabilité de l’exécutif — alimente la montée des débats et la stratégie des partis d’opposition.

Au Parlement européen, la procédure de motion de censure engagée par des groupes politiques reste un moyen politique fort mais politiquement risqué : elle oblige les députés à se positionner publiquement sur un dossier complexe, mêlant politique commerciale, normes sanitaires et enjeux agricoles locaux.

Alors que le texte est désormais entre les mains des États membres, la campagne politique française s’annonce intense. Les prochaines étapes — dépôt formel de motions, débats au Parlement européen et réactions des gouvernements nationaux — devront préciser si l’affaire aboutira à un épisode décisif ou à un épisode de plus dans la confrontation entre souverainistes et pro‑européens.

À lire aussi : réactions d’organisations agricoles et calendrier des votes européens sur l’accord UE‑Mercosur.

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