Addam réclame des états généraux face aux actes antimusulmans en France

Une association appelle à une réponse nationale après une série d’agressions

L’association Addam, qui a lancé au printemps une plateforme de signalement des actes antimusulmans, demande l’organisation d’états généraux pour lutter contre la montée des violences et des discriminations visant les musulmans en France. Bassirou Camara, président de l’Addam, affirme qu’il est urgent d’écouter «l’anxiété de la communauté musulmane» et de réunir experts et services de l’État pour définir des pistes d’action.

Contexte : des provocations macabres en Île-de-France

La colère et l’inquiétude ont augmenté après la découverte, mardi, de neuf têtes de cochon déposées devant plusieurs mosquées d’Île-de-France — notamment à Paris, Montreuil, Montrouge et Malakoff. Le parquet de Paris évoque la piste d’une possible opération de déstabilisation venue de l’étranger, tandis que le ministère de l’Intérieur a mobilisé les forces de l’ordre et ouvert une enquête.

Ce que demande Addam

Outre une condamnation ferme des actes, l’association réclame des mesures concrètes pour rassurer les personnes visées et améliorer la prise en charge des signalements. Bassirou Camara souligne que, si la rapidité de la réaction policière est «un motif de satisfaction», il faut aussi des «gestes et des mots beaucoup plus forts» de la part de l’exécutif.

  • Plateforme : Addam exploite une plateforme de signalement lancée au printemps et préparera une première publication chiffrée en octobre.
  • Statistiques : l’an dernier, 173 actes antimusulmans ont été recensés parmi les dépôts de plainte ; Addam estime toutefois que le nombre réel d’actes est plus élevé.
  • Nature des actes : les signalements portent majoritairement sur des atteintes aux personnes (violences, insultes, menaces) ; les femmes, notamment voilées, figurent parmi les principales victimes.

Pourquoi les victimes sous-déclarent

Plusieurs raisons expliquent la sous-déclaration : certains estiment qu’il est inutile de porter plainte faute de suites, d’autres craignent d’être mal reçus dans les commissariats. Addam préconise de la pédagogie au sein des services de l’État et annonce la constitution d’un réseau de référents territoriaux chargés d’accompagner les victimes dans leurs démarches.

Un climat confus lié aux débats publics

Selon l’association, des rapports et discours politiques ont pu renforcer la confusion autour de l’islam en France et favoriser des amalgames. Addam rappelle que les musulmans «font pleinement partie de la communauté nationale» et contribuent à la vie économique, culturelle et sociale du pays. L’association estime que la stigmatisation, souvent utilisée à des fins électoralistes, accroît la vulnérabilité de personnes déjà fragilisées.

Face à la recrudescence des actes et au sentiment d’insécurité, Addam plaide pour des états généraux réunissant spécialistes, sociologues et représentants de l’État afin de proposer des mesures durables de prévention, de prise en charge des victimes et de formation des services publics.

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