Affaire Grégory à Paris : Christine Villemin porte plainte pour diffamation

Paris — Christine Villemin, mère du petit Grégory assassiné en 1984, a déposé une plainte pour diffamation contre l’ancienne journaliste Marie‑France Bezzina, a annoncé vendredi son avocat.

Accusations publiées sur Facebook

Selon la citation directe transmise au tribunal, Marie‑France Bezzina, 81 ans, est reprochée d’avoir publié, en juin dernier, des messages sur un groupe public Facebook intitulé «Affaire Grégory = mensonge d’État» (environ 6 647 membres), où elle aurait identifié le «corbeau» par les initiales «CV» et insinué que Christine Villemin était l’auteure du meurtre de son fils. Dans l’un de ses messages cité par la plainte, la retraitée aurait écrit : «Il n’y a pas besoin d’aveu : elle ne fait que mentir», laissant entendre la responsabilité de Mme Villemin dans la mort de l’enfant.

La plainte réclame 100 000 euros de dommages et intérêts et vise la journaliste devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris, spécialisée dans les litiges de diffamation. Marie‑France Bezzina est convoquée le 12 octobre 2026.

Retour sur une affaire non élucidée

Le meurtre de Grégory Villemin, retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges) le 16 octobre 1984, reste l’une des affaires criminelles les plus médiatisées et non élucidées en France. À l’époque, les parents avaient été la cible de lettres anonymes — signées d’un «corbeau» — contenant injures et menaces, qui ont marqué l’enquête et son retentissement public.

Christine Villemin, aujourd’hui âgée de 65 ans, avait été soupçonnée et brièvement incarcérée au cours des années 1980. Elle a bénéficié d’un non‑lieu définitif en 1993.

Autres développements de l’enquête

  • La grand‑tante du petit garçon, Jacqueline Jacob, 81 ans, doit être entendue le 24 octobre dans le cadre d’une possible mise en examen pour association de malfaiteurs criminelle ; une expertise en graphologie l’a désignée comme l’auteure présumée d’une ou plusieurs lettres anonymes.
  • La plainte déposée par Mme Villemin s’inscrit dans un contexte sensible, où la mémoire d’une affaire ancienne rencontre aujourd’hui la diffusion rapide d’accusations sur les réseaux sociaux.

Le tribunal de Paris devra apprécier si les propos reprochés à Marie‑France Bezzina constituent une diffamation au regard du droit français. La procédure permettra également d’examiner la responsabilité des auteurs de publications publiques qui relancent des accusations contre des personnes déjà blanchies par la justice.

Ni Mme Bezzina ni ses avocats n’avaient, à la publication de cet article, apporté de commentaires publics sur la citation directe. Le dossier judiciaire demeure sensible pour les proches de la famille et pour l’opinion, rappelant les cicatrices toujours vives laissées par cette affaire dans la mémoire collective.

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