Une enquête ouverte
Le parquet a annoncé dimanche 7 septembre l’ouverture d’une enquête visant Cédric Jubillar pour « subornation de témoin et appels malveillants réitérés ». Cette procédure intervient après que le détenu, mis en examen dans la disparition de sa femme Delphine fin 2020, a tenté de contacter par téléphone une ancienne compagne qui doit témoigner lors du procès prévu à partir du 22 septembre 2025.
Les faits rapportés
Selon le parquet, l’administration pénitentiaire a constaté que M. Jubillar avait tenté d’appeler à plusieurs reprises la jeune femme le soir du 4 septembre, et qu’il avait laissé des messages sur son téléphone. L’avocat de la témoin a indiqué que celle-ci n’avait pas répondu aux appels et a transcrit l’un des messages entendus: « Réponds quand je t’appelle. Tu as peur de quoi ? »
La femme de 31 ans, qui avait précédemment affirmé que le peintre-plaquiste lui avait avoué le meurtre de Delphine Jubillar, a été entendue dimanche dans le cadre de la nouvelle enquête, a précisé le parquet. Le représentant du parquet a ajouté que « Monsieur Jubillar sera entendu prochainement » sans donner de calendrier précis.
La défense et les craintes de la témoin
Me Joaquinito Maria Alogo de Obono, avocat de l’ancienne compagne, a estimé que la formulation du message n’était pas celle d’une personne cherchant une conversation cordiale, mais d’une personne voulant intimider, voire menacer. Il a déclaré: « Nous pouvons légitimement nous demander si ce n’est pas pour faire qu’elle se rétracte ou, au contraire, pour savoir s’il est possible pour elle de modifier sa version. Il est temps désormais que la justice, rapidement, s’occupe de protéger ma cliente. »
Contexte judiciaire
Cédric Jubillar conteste sa responsabilité dans la disparition de son épouse et nie avoir reconnu être l’auteur d’un meurtre auprès de son ancienne compagne, selon un de ses avocats. L’enquête sur cette affaire sans corps a été marquée par de nombreuses étapes et déclarations contradictoires: l’accusé aurait, selon des documents judiciaires, tenu des propos similaires auprès d’un codétenu et d’une autre ex-compagne, éléments déjà évoqués par la justice.
Le procès, très attendu, doit s’ouvrir le 22 septembre. La nouvelle enquête pour subornation de témoin s’inscrit dans la préparation de ce procès et pourrait, selon les magistrats, entraîner des auditions complémentaires et des mesures de protection pour les témoins concernés.
Rappel des faits : Delphine Jubillar a disparu à la fin de 2020. Aucune scène de crime formelle, ni corps, ni preuve irréfutable n’ont à ce jour permis de trancher définitivement sur les circonstances de sa disparition; le dossier repose sur des éléments d’enquête et des témoignages divers.
