Christian Brückner, l’homme présenté par la justice allemande comme le principal suspect dans la disparition de la fillette britannique Madeleine McCann en 2007, doit être remis en liberté d’ici le 17 septembre. Le procureur chargé du dossier, Christian Wolters, a alerté sur le profil « foncièrement dangereux » du détenu et sur le risque qu’il quitte l’Allemagne.

Un suspect en fin de peine, un dossier toujours ouvert

Agé de 48 ans, Christian Brückner achève d’expier une condamnation en Allemagne relative à une autre affaire. Les autorités allemandes l’ont désigné en 2020 comme le principal suspect de la disparition de Madeleine McCann, enlevée en mai 2007 d’un appartement de vacances dans l’Algarve, au Portugal, alors qu’elle avait trois ans.

Malgré cette désignation, le parquet allemand reconnaît ne pas disposer de preuves suffisantes pour obtenir une mise en accusation immédiate. Les enquêteurs estiment toutefois que les éléments réunis à ce jour ne permettent pas d’écarter sa responsabilité : aucun alibi formel n’a été présenté et, selon le procureur, rien dans les cinq années d’investigations n’a infirmé les soupçons pesant sur Christian B.

Des craintes de récidive et des mesures demandées

Un expert psychiatre ayant examiné le détenu a conclu que de nouvelles agressions sexuelles étaient « à attendre ». Le procureur Wolters a précisé que Brückner n’avait suivi aucune thérapie en prison et que le risque de récidive devait être pris en compte. Le parquet a demandé la mise en place de mesures de surveillance post-carcérale — bracelet électronique, obligation de déclarer son adresse — mais la justice n’a pas encore statué.

M. Wolters a exprimé sa crainte que, même soumis à un tel contrôle, Brückner reste un homme libre susceptible de quitter le territoire allemand, notamment en raison de l’agitation médiatique autour du dossier.

Rappels judiciaires et enquête en cours

• Brückner a toujours nié tout lien avec la disparition de Madeleine McCann.
• Il a été condamné pour le viol d’une Américaine de 72 ans commis en 2005 au Portugal, et cette condamnation figure parmi les motifs de son incarcération en Allemagne.
• Il a été acquitté cette année dans un dossier concernant une série de crimes sexuels contre des enfants commis entre 2000 et 2017 dans la même région.
• Les autorités indiquent que des perquisitions menées, notamment au Portugal en juin, n’ont pas encore toutes été exploitées et que l’enquête se poursuit.

Le parquet a fait appel d’une décision de relaxe concernant l’un des dossiers connexes et attend la date d’un nouveau procès, qui ne devrait pas intervenir avant 2026. Faute d’une décision judiciaire contraignante, la remise en liberté de Brückner était juridiquement inévitable.

Pour les proches de Madeleine et pour les autorités britanniques et portugaises qui suivent le dossier, l’espoir demeure que de nouveaux éléments permettront, un jour, de fournir une réponse complète sur le sort de la fillette disparue.

Source : AFP / Sud Ouest (dépêche réécrite)