Airbnb et logement social en Gironde : le débat relancé

Bordeaux, 15 septembre 2025. À l’occasion des tables rondes organisées lundi 15 septembre à Bordeaux par l’Union régionale HLM, en partenariat avec Sud Ouest et TV7, un représentant d’Airbnb a surpris les participants en relativisant le rôle de la plateforme dans la crise du logement social en Gironde.

Une plateforme « pas forcément l’ennemie »

Auxence Moulin, responsable des relations publiques et des partenariats pour la plateforme américaine, a déclaré que « Airbnb n’est pas l’élément principal bloquant l’accès au logement ». Son intervention a vocation à alimenter un débat souvent polarisé entre acteurs du logement, élus et associations.

Pour appuyer son propos, il a pris l’exemple de New York : « New York a supprimé 90% des offres. Résultat : l’offre de logement n’a pas augmenté pour autant. » Selon lui, des mesures de restriction ne suffisent pas à régler la pénurie et peuvent avoir des conséquences inattendues sur l’offre locative.

Des pistes évoquées, sans promesse d’investissement

Auxence Moulin a précisé qu’Airbnb n’a pas vocation à devenir un financeur du logement social. En revanche, il a suggéré que la plateforme peut encourager des initiatives locales : rénovation de logements vacants, facilitation de solutions temporaires ou modulation des durées de location.

Parmi les exemples cités figurent la mise à disposition d’un logement à loyer abordable pour un étudiant du Crous pendant neuf mois ou encore l’autorisation de la sous-location pour aider certains ménages à réunir un apport en vue d’un achat. Ces propositions visent à montrer des usages alternatifs de la location de courte durée dans un contexte de pression immobilière.

Contexte local : une tension persistante

La Gironde, et en particulier la métropole bordelaise, fait face à une forte tension sur l’accès au logement social, comme le souligne une étude de l’Union régionale HLM présentée lors des débats. Les élus locaux multiplient les initiatives pour réguler les locations touristiques : Bordeaux, par exemple, a réduit récemment la durée autorisée des locations de type Airbnb, passant de 120 à 90 jours par an.

Les prises de position des différents acteurs montrent que la question reste complexe : réglementer les plateformes, protéger l’offre locative longue durée et favoriser la construction sociale demandent des réponses coordonnées entre collectivités, bailleurs et acteurs privés.

La participation d’Airbnb au débat bordelais a relancé les échanges et posé la question de la place des plateformes numériques dans les politiques locales du logement : outil à encadrer, partenaire potentiel ou élément aggravant de la pénurie ? La discussion reste ouverte.

Article rédigé à partir des interventions tenues aux tables rondes de l’Union régionale HLM à Bordeaux.

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