À la suite de l’annonce du départ de François Bayrou du gouvernement, un nouveau sondage Harris Interactive dévoilé par Le Figaro le 28 août révèle les souhaits des Français pour l’avenir institutionnel du pays. Si une large part de la population réclame un cabinet resserré d’experts, l’idée d’une dissolution de l’Assemblée nationale divise davantage.
Un cabinet technique plébiscité
Selon cette enquête, 60 % des personnes interrogées se disent favorables à la nomination d’un gouvernement dit « technique », composé d’experts non issus de la sphère politique traditionnelle. Cette option recueille notamment l’adhésion des plus de 50 ans (65 %), tandis que les 18–34 ans se montrent plus mitigés (54 %).
Les partisans d’un cabinet d’experts avancent plusieurs arguments : plus de pragmatisme face aux enjeux économiques et sociaux, réduction des querelles partisanes, et plus grande compétence perçue. Dans un contexte marqué par la montée de l’inflation et la préparation des prochains grands chantiers (transition écologique, réforme des retraites), une équipe de techniciens semble répondre à une demande de stabilité et d’efficacité.
La question de la dissolution divise
Sur l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, l’opinion reste partagée. 47 % des Français souhaitent de nouvelles élections législatives, contre 49 % qui y sont opposés. Toutefois, parmi les 18–34 ans, l’aspiration à recourir aux urnes atteint 54 %.
- Les partisans soulignent l’intérêt de rafraîchir la représentation nationale et de tenir compte de l’évolution des sensibilités politiques depuis 2022.
- Les opposants estiment que cela entraverait la continuité de l’action publique et prolongerait une période d’incertitude institutionnelle.
Des attentes fortes dans Nouvelle-Aquitaine
En Nouvelle-Aquitaine, les résultats nationaux résonnent particulièrement auprès des acteurs politiques locaux. Plusieurs élus régionaux ont déjà appelé à une clarification rapide de la situation gouvernementale pour ne pas retarder la mise en œuvre des grands projets régionaux : modernisation des lignes ferroviaires, soutien à la filière viticole et investissements dans la transition verte.
« Nous avons besoin d’une équipe stable et compétente pour accompagner la relance post-Covid et renforcer l’attractivité de notre territoire », déclare un conseiller régional (divers droite). Du côté des organisations patronales aquitaines, on encourage également la formation d’un gouvernement aux compétences techniques avérées pour soutenir l’industrie numérique et le tourisme.
Réformes institutionnelles : l’appel au changement
Enfin, le sondage met en lumière un désir de réforme plus large du Parlement : 71 % des sondés jugent nécessaire de repenser le fonctionnement de l’Assemblée nationale, que ce soit par le mandat unique ou par une réduction du nombre de députés. Cette aspiration au renouvellement institutionnel s’inscrit dans un contexte de défiance persistante envers les élus.
À quelques mois des échéances municipales et européennes, le débat sur la nature du prochain gouvernement et sur l’avenir institutionnel du pays reste ouvert. En attendant, les Aquitains suivent ces discussions avec attention, soucieux de voir leurs préoccupations territoriales mieux prises en compte.