Quelle voie pour l’après-Bayrou ?
Depuis l’annonce du départ de François Bayrou de la présidence du Modem, un débat s’est ouvert sur la forme que pourrait prendre le prochain gouvernement et sur l’éventualité d’une dissolution anticipée de l’Assemblée nationale. Un sondage Ifop pour Le Figaro, publié le 28 août, livre les premières tendances de l’opinion.
Les Français majoritairement favorables à un exécutif d’experts
Selon cette étude d’opinion, plus de six Français sur dix seraient prêts à voir nommer un Premier ministre issu de la société civile, chargé de constituer une équipe technique déconnectée des logiques partisanes. Parmi les principaux arguments avancés :
- Restaurer la confiance politique face à la défiance croissante envers les partis,
- Gérer la crise économique et les enjeux sociaux avec des spécialistes reconnus,
- Favoriser des décisions rapides sur les grands chantiers (énergie, santé, sécurité).
Une dissolution plébiscitée par les plus jeunes
Autre enseignement marquant : près de 58 % des sondés seraient favorables à une dissolution de l’Assemblée nationale, entraînant de nouvelles élections législatives. Cette option séduit particulièrement les 18–34 ans (63 %), moins attachés aux équilibres actuels du Parlement.
Un écho en Aquitaine
En Nouvelle-Aquitaine, les élus régionaux observent ces évolutions avec attention. Pour le président du Conseil régional, « un exécutif régional solide doit pouvoir compter sur un gouvernement national performant et crédible ». Du côté des collectivités locales, on insiste sur la nécessité de préserver la continuité des financements pour les projets d’infrastructure (LGV, routes, ports), très attendus dans nos départements.
Dans les Pyrénées-Atlantiques comme en Gironde, plusieurs maires se disent prêts à travailler avec un cabinet d’experts pour « faire avancer rapidement les dossiers du quotidien », qu’il s’agisse de la transition énergétique des communes rurales ou du soutien à la filière viticole.
La suite du calendrier politique
Si l’hypothèse d’une dissolution n’est pas à exclure, elle reste pour l’heure une option à l’étude. Dans l’entourage de l’Élysée, on indique feuilleter le rapport d’une commission interne sur « les scénarios de sortie de crise institutionnelle » : renouvellement ministériel, gouvernement d’union, ou élections anticipées.
Quoi qu’il advienne, la rentrée parlementaire s’annonce sous haute tension, avec, d’un côté, l’exécutif désireux de regagner en légitimité, et, de l’autre, une opposition remontée et déterminée à peser sur la suite de la législation. Les mois à venir confirmeront si les Français obtiennent ce gouvernement d’experts et si un nouveau scrutin national sera convoqué.