ASE : jeunes majeurs pris en charge +7% en France

La prise en charge des jeunes majeurs par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) a augmenté en 2024, selon des chiffres publiés par la Drees. Cette hausse met en lumière la montée des besoins d’accompagnement pour les 18-21 ans et le poids croissant des dispositifs dédiés aux mineurs étrangers non accompagnés (MNA).

Les chiffres essentiels

Fin 2024, 32 200 jeunes majeurs âgés de 18 à 21 ans étaient accueillis par l’ASE, soit une progression de 7 % par rapport à fin 2023, indique la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

  • Au total, 402 400 mesures d’ASE étaient en cours fin 2024, dont 55 % d’accueils hors du domicile familial (familles d’accueil, foyers, établissements) et 45 % d’actions éducatives au sein de la famille.
  • La Drees précise que 46 300 MNA et ex‑MNA (mineurs non accompagnés et anciens mineurs non accompagnés devenus majeurs) représentent environ un cinquième des jeunes accueillis par l’ASE.
  • Le nombre d’ex‑MNA devenus majeurs pris en charge a progressé de 6 % sur un an, tandis que le nombre de mineurs MNA pris en charge a légèrement reculé de 3 %, à 29 200. Leur effectif a toutefois triplé entre 2015 et 2024.

Coût et dépenses

Les dépenses liées à l’ASE ont augmenté : elles ont progressé de 6 % entre 2022 et 2023, pour atteindre 11 milliards d’euros. La Drees évalue la prise en charge moyenne d’un bénéficiaire à 43 900 € par an en établissement et à 35 400 € en famille d’accueil.

Pourquoi cette hausse ?

La Drees explique cette évolution par deux facteurs principaux : d’une part, l’augmentation du nombre de mineurs accueillis au cours des années précédentes, notamment parmi les MNA ; d’autre part, l’impact de la loi Taquet de février 2022, qui a renforcé la prise en charge des jeunes majeurs et pérennisé certains dispositifs d’accompagnement lors du passage à la majorité.

Les auteurs de l’étude notent que certains jeunes peuvent cumuler plusieurs mesures au sein de l’ASE, ce qui complique l’analyse statistique des bénéficiaires mais reflète la diversité des besoins (hébergement, accompagnement éducatif, insertion).

Enjeux

La hausse du nombre de jeunes majeurs pris en charge pose des questions de moyens et d’organisation : capacité d’accueil, coût des structures, formation des intervenants et articulation des dispositifs d’insertion. Les chiffres 2024 confirment également la place significative des MNA et ex‑MNA dans les politiques de protection de l’enfance, après une décennie de croissance soutenue.

La Drees publie ces données dans le cadre de son enquête annuelle « Aide sociale », qui rassemble les informations de plusieurs départements. Elles servent de base pour les décisions des pouvoirs publics et pour l’évaluation des politiques d’accompagnement des jeunes en difficulté.

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