La France se place en tête des pays européens pour les demandes d’asile et les décisions favorables sur les six premiers mois de 2025, selon les données publiées par l’Agence de l’Union européenne pour l’Asile (AUEA).
Chiffres clés
Sur janvier-juin 2025, 77 842 demandes d’asile ont été enregistrées en France, plaçant l’Hexagone en première position devant l’Espagne (77 448) et l’Allemagne (70 272). Au total, l’Europe comptabilise environ 399 000 demandes sur la période ; la France concentre donc près de 20 % de l’ensemble continental.
Sur les décisions rendues, la France est également en tête avec 26 772 décisions favorables, devant l’Allemagne (20 962) et l’Espagne (7 083).
Un contexte européen de baisse générale
Si la France reste stable en volume, les demandes d’asile ont reculé de 23 % en Europe sur la période. L’Allemagne connaît une diminution particulièrement marquée (-43 %), ce qui contribue au basculement de la hiérarchie entre États membres.
Origines des demandeurs et taux d’acceptation
- Les Vénézuéliens constituent la première nationalité au sein de l’Union avec 47 835 demandes, mais présentent un taux d’acceptation très faible (moins de 3 %).
- Les Syriens, autrefois majoritaires en Europe, ne figurent plus en tête : ils totalisent 24 738 demandes et voient leur taux d’acceptation chuter (environ 17 %).
- Les Afghans bénéficient d’un taux d’acceptation élevé, autour de 56 %.
- Les Ukrainiens représentent 15 721 demandes au plan européen, avec le taux d’acceptation le plus élevé du continent (73 %). La France est devenue le principal pays d’accueil pour les demandes d’asile émanant d’Ukrainiens.
Statut de protection temporaire pour les Ukrainiens
Parallèlement aux demandes d’asile, une part importante des déplacés ukrainiens en Europe bénéficie d’un statut de protection temporaire spécifique : 4,5 millions de personnes étaient couvertes fin juin 2025. Ce statut a été prolongé jusqu’en mars 2027 au niveau européen. Parmi les pays partenaires, l’Allemagne accueille environ 1,2 million de personnes sous cette protection et la Pologne près d’1 million. La France compte, elle, environ 55 000 personnes protégées par ce régime.
Ce que disent les chiffres
Les données de l’AUEA montrent un paysage migratoire en mutation : des flux nationaux fortement contrastés, des variations de taux d’acceptation selon l’origine et un rôle renforcé de la France comme point d’arrivée pour une part significative des demandes d’asile en 2025. Le renversement de situations politiques (mentionnons, à titre explicatif, les évolutions récentes au Proche-Orient) a modifié les profils des demandeurs et leurs chances d’obtenir une protection.
Ces chiffres posent des questions concrètes pour les autorités françaises : capacités d’accueil, traitement des dossiers, coordination européenne des protections et contrôle des frontières restent au cœur des enjeux publics. L’AUEA diffuse des statistiques, mais c’est au niveau national que se jouent l’application des décisions et l’organisation de l’accueil.
En résumé : sur les six premiers mois de 2025, la France est en tête en Europe tant pour le nombre de demandes d’asile que pour les décisions favorables, dans un contexte européen général de recul des demandes et de recomposition des nationalités des demandeurs.