Un important stock d’engins explosifs artisanaux et de nombreuses armes a été découvert cette semaine chez un homme de 53 ans, ancien militaire de rang, domicilié à Barsac (Gironde). Interpellé le 8 septembre, il a été mis en examen et placé en détention provisoire le 12 septembre pour « fabrication et détention non autorisées d’engins explosifs » et « détention non autorisée d’armes et de munitions de catégorie B », a indiqué le parquet de Bordeaux.
Découverte et perquisition
La perquisition, menée avec l’appui des démineurs, a permis de mettre au jour 180 engins explosifs artisanaux de tailles et de nature diverses ainsi qu’un arsenal d’armes et de munitions. Le procureur de la République à Bordeaux, Renaud Gaudeul, précise que les gendarmes ont également saisi « revolver, fusils, pistolets, arbalètes, harpon, poignards et diverses munitions ». Les enquêteurs ont retrouvé 11 000 euros en espèces au domicile du suspect.
Éléments matériels et premières pistes
- Les investigations menées en amont avaient signalé l’acquisition récente d’environ 20 kg de nitrate de potassium, un composant pouvant servir à la fabrication d’engins explosifs.
- Selon le parquet, l’intéressé a d’abord gardé le silence en garde à vue, puis a finalement reconnu avoir fabriqué et détenu ces engins.
- Le mis en examen s’est montré « vague quant à ses motivations », a ajouté le magistrat.
Enquête confiée aux services spécialisés
Face à l’ampleur des faits, l’enquête a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la direction nationale de la police judiciaire, assistée de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de la DIPN de Bordeaux. Les investigations viseront notamment à déterminer la chronologie des fabrications, les éventuelles destinations des engins et la vérification d’éventuels liens avec d’autres personnes ou réseaux.
Profil judiciaire et suite de la procédure
Le quadragénaire est connu de la justice : il a déjà fait l’objet de condamnations, notamment pour des faits de « refus d’obtempérer » et de « violences volontaires » en 2016 et en juin dernier, selon le parquet. Après quatre jours de garde à vue, il a été déféré devant le parquet de Bordeaux qui a ouvert une information judiciaire.
Réactions locales
Dans la commune de Barsac, d’environ 2 200 habitants, l’intervention des forces de l’ordre et des démineurs n’est pas passée inaperçue. Le maire, Dominique Cavaillols, a déclaré qu’il ne connaissait pas cet homme : « Je n’avais jamais entendu parler de cette personne auparavant, que ce soit en bien ou en mal. » Les riverains, eux, se disent inquiets devant la découverte d’un tel stock d’armes et d’explosifs dans une petite commune.
Les investigations se poursuivent pour clarifier les circonstances exactes et les motivations de l’intéressé. Les services spécialisés restent mobilisés pour établir l’ensemble des responsabilités et sécuriser les éventuels éléments complémentaires retrouvés lors des perquisitions.
