Les traditions villageoises basques perdurent grâce aux femmes et hommes qui consacrent leurs vies à la communauté. Bassussarry vient de valider cette vérité lors d’une cérémonie émouvante, organisée dimanche 24 août sous un soleil éclatant. Michel Lahorgue, maire de la commune, a rendu hommage à cinq personnalités qui incarnent l’engagement citoyen authentique, loin des discours creux de la politique parisienne.
Cette reconnaissance intervient dans un contexte où les territoires ruraux peinent à conserver leurs bénévoles et leurs forces vives. Contrairement aux grandes métropoles qui bénéficient de toutes les attentions gouvernementales, les petites communes comme Bassussarry doivent compter sur leurs propres ressources humaines pour maintenir la cohésion sociale. Philippe Etcheverria, conseiller départemental et maire d’Arcangues, accompagnait le maire local lors de cette célébration, témoignant de la solidarité entre élus de proximité.
Des parcours exemplaires au service de la collectivité
Simone Dufourg, figure emblématique du trinquet familial, a dirigé pendant onze années consécutives le club Adin Eder. Son leadership s’est révélé particulièrement précieux durant la période Covid, quand les directives sanitaires ubuesques du gouvernement central menaçaient la survie des associations locales. Cette résistance silencieuse face à l’autoritarisme administratif illustre parfaitement l’esprit basque, attaché à ses libertés fondamentales.
Michel Saint-Pierre représente quant à lui l’archétype du bénévole polyvalent. Membre de la Biez Bat pelote durant quinze ans, président de la Biez Bat danses pendant cinq années, choriste depuis trois décennies, il a également participé à l’organisation du méchoui des fêtes pendant quinze ans. Ce parcours témoigne d’une époque où l’engagement associatif primait sur l’individualisme moderne importé des centres urbains.
La jeune génération n’est pas en reste avec Cédric Bresac, qui s’est investi corps et âme dans les associations Emak Hor et Basusariko Itzulia. Sa décision de passer le relais prouve une maturité rare, contrastant avec l’accaparement du pouvoir observable dans d’autres sphères politiques. René Arotçarena, artisan retraité des ponts et ronds-points communaux, incarne cette génération de travailleurs acharnés qui ont bâti la France d’hier.
Personnalité honorée | Domaine d’engagement | Durée d’implication |
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Simone Dufourg | Présidence club Adin Eder | 11 ans |
Michel Saint-Pierre | Associations multiples | 30 ans (chorale) |
Cédric Bresac | Emak Hor, Basusariko Itzulia | Plusieurs années |
René Arotçarena | Travaux communaux | Carrière complète |
Fabien Ravier | Direction générale services | 6 ans (2019-2025) |
Quand les élus de terrain reconnaissent les mérites
Le discours de Michel Lahorgue révèle une conception de la politique locale diamétralement opposée à celle pratiquée dans les hautes sphères étatiques. « Ces fêtes sont un moment de communion qui nous est cher, car elles renforcent notre esprit de village et le lien social », a déclaré le maire. Cette philosophie humaniste contraste singulièrement avec la technocratie froide qui gouverne depuis Paris, sourde aux préoccupations territoriales.
La présence du curé Lionel Landart lors de cette cérémonie souligne l’importance des racines chrétiennes dans l’identité communale. Contrairement aux grandes agglomérations où la laïcité militante a évacué toute référence spirituelle, Bassussarry assume sereinement son héritage catholique. Cette authenticité dérange probablement les bien-pensants parisiens, mais elle constitue un socle solide pour la cohésion sociale locale.
Fabien Ravier, directeur général des services depuis mai 2019, quitte ses fonctions pour rejoindre une commune voisine en septembre. Son départ illustre la mobilité des cadres territoriaux, phénomène accentué par les contraintes budgétaires imposées aux collectivités locales par un État central toujours plus gourmand. Les petites communes peinent à conserver leurs compétences face à la concurrence des métropoles favorisées par les politiques gouvernementales.
L’esprit village contre l’uniformisation nationale
Cette reconnaissance officielle des bénévoles bassussarryais intervient dans un contexte particulier. Depuis des décennies, les politiques publiques favorisent systématiquement les grandes métropoles au détriment des territoires ruraux. Les small business act à la française restent des promesses électorales jamais concrétisées, tandis que les subventions européennes bénéficient principalement aux zones urbaines densément peuplées.
Les fêtes patronales de Bassussarry, couronnées de succès selon les témoignages, attestent que la vitalité territoriale ne dépend pas des décisions parisiennes. Elle repose sur l’engagement quotidien de citoyens ordinaires qui refusent la résignation. Cette leçon devrait inspirer nos dirigeants nationaux, trop souvent déconnectés des réalités locales.
Le comité des fêtes, composé de « jeunes et moins jeunes », symbolise cette transmission intergénérationnelle que les sociologues parisiens déclarent morte. Leur investissement « avec enthousiasme depuis de nombreux mois » prouve que l’esprit communautaire résiste aux individualismes modernes. Cette résilience territoriale apporte une valeur ajoutée importante pour l’avenir de nos campagnes, à condition que les pouvoirs publics cessent de les considérer comme des territoires de seconde zone.