Le Premier ministre François Bayrou est récemment revenu publiquement sur l’affaire Bétharram, qualifiant la procédure d’ »tribunal politique » et évoquant une période « humainement très difficile » pour sa famille. Ses déclarations, diffusées samedi 6 septembre dans l’émission C à vous (France 5), suscitent une nouvelle réponse du collectif des victimes qui dénonce des engagements restés sans suite.
Rappel des faits et prise de parole
À deux jours d’un vote de confiance crucial pour son gouvernement, M. Bayrou a affirmé avoir « fait, accusation par accusation, la preuve par écrit que tout était faux » lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire, le 14 mai. Il a qualifié les attaques portées contre lui de politique et insisté sur l’impact personnel et familial de la controverse.
Les victimes pointent l’inaction
Le collectif des victimes de Bétharram a réagi ce dimanche 6 septembre par un communiqué rappelant les engagements pris par M. Bayrou lors d’une rencontre au mairie de Pau le 15 février 2025 et soulignant que plusieurs mesures promises n’ont pas été concrétisées :
- Le fonds d’indemnisation annoncé n’a jamais été créé.
- Le Conseil des victimes, proposé par M. Bayrou, n’a pas été mis en place ni même étudié publiquement.
- Le plan gouvernemental « Brisons le silence » reste à évaluer pour en mesurer l’efficacité pour les victimes.
Le collectif rappelle que, derrière les débats institutionnels et politiques, la priorité demeure la reconnaissance, la réparation et l’accompagnement psychologique des personnes victimes.
Réactions des lanceurs d’alerte
Alain Esquerre, lanceur d’alerte de l’affaire et coauteur du livre Le silence de Bétharram, a vivement critiqué l’absence de mise en œuvre des promesses : « Il est surtout dégueulasse que, malgré les engagements pris, rien n’ait été fait », a-t-il déclaré, en rappelant les souffrances subies par les victimes.
Le livre évoque également le témoignage d’Hélène Perlant, présentée comme la fille aînée de François Bayrou, qui s’y confie sur des agressions dont elle affirme avoir été victime, et dénonce ce qu’elle décrit comme un déni familial. Ces éléments ont alimenté les interrogations devant la commission parlementaire et alimentent toujours la colère des victimes.
Enjeux politiques
La prise de parole du chef du gouvernement intervient dans un contexte politique tendu, avec un vote de confiance programmé dans les prochains jours. Pour le collectif comme pour certains observateurs, la question n’est pas seulement judiciaire ou médiatique : elle renvoie à la capacité des pouvoirs publics à tenir leurs engagements vis-à-vis des victimes et à proposer des réponses concrètes et rapides.
En résumé : François Bayrou se défend en qualifiant la procédure de « tribunal politique » et souligne l’impact personnel de l’affaire. Les victimes et lanceurs d’alerte répliquent en déplorant l’absence de concrétisation des mesures promises depuis février 2025 et exigent des actes — indemnisation, conseil des victimes et évaluation effective du plan « Brisons le silence ».