Bayrou face au vote de confiance à l’Assemblée, chute historique?

Le Premier ministre François Bayrou a décidé de saisir l’Assemblée nationale en demandant un vote de confiance fixé au 8 septembre 2025. Englué dans la controverse autour des annonces budgétaires de juillet, il engage ainsi la responsabilité de son gouvernement dans une séquence qui pourrait marquer la Ve République.

Un risque inédit

Pour la première fois depuis 1958, un chef de gouvernement pourrait tomber après avoir requis la confiance de la Chambre. L’article 49 alinéa 1 de la Constitution a été invoqué à 41 reprises sous la Ve République sans jamais provoquer la chute d’un exécutif. Si l’Assemblée refusait la confiance à Bayrou, ce serait donc une première historique.

Oppositions réunies contre Bayrou

Dans les heures qui ont suivi l’annonce, l’ensemble des principales formations d’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’accordera pas sa confiance. Le Rassemblement national, La France insoumise, les Verts et le Parti socialiste ont publiquement fait savoir qu’ils voteront contre le gouvernement. Cette hostilité transpartisane rend la majorité parlementaire fragile et rend vraisemblable une défaite du Premier ministre au scrutin prévu.

Contexte : le budget au cœur de la crise

La convocation du vote fait suite à plusieurs semaines de tensions provoquées par le projet de budget présenté par l’exécutif en juillet. Syndicats et oppositions ont critiqué les choix du gouvernement, et les négociations interpartisanes n’ont pas permis d’apaiser les lignes de fracture. Bayrou explique sa démarche comme une volonté de «prendre son destin en main», après une tournée médiatique destinée à défendre sa feuille de route budgétaire.

Conséquences politiques immédiates

Si Bayrou devait perdre le vote de confiance, cela ouvrirait une période politique incertaine : nomination d’un nouveau Premier ministre — qui serait le cinquième en trois ans selon les recalculs de la période récente — ou éventuelles manœuvres institutionnelles autour du calendrier présidentiel. Jusqu’à présent, les chefs du gouvernement ayant usé de l’article 49.1 ont, dans la majorité des cas, obtenu la confiance, parfois de justesse.

Un rappel historique

La pratique du vote de confiance relève davantage d’une coutume politique que d’une obligation constitutionnelle. Georges Pompidou avait déjà boudé cette formalité en 1965 après la nomination de son troisième gouvernement. D’autres figures de la vie politique ont utilisé l’article pour des moments précis — Jacques Chirac à la fin des années 1980 en est un exemple, avec des majorités très étroites lors de ces scrutins. Mais jamais encore la démarche n’a abouti à la chute d’un gouvernement après la requête de confiance.

Ce lundi, jour décisif

Le vote de confiance, programmé le 8 septembre, sera suivi de près par les milieux politiques et l’opinion. Indépendamment du résultat, la manœuvre de François Bayrou laisse déjà songeur l’échiquier parlementaire : elle illustre une logique de pari politique risquée, au terme de plusieurs mois marqués par des tentatives de compromis infructueuses.

À noter : toutes les informations reprises ici proviennent de la dépêche initiale publiée le 7 septembre 2025 et ne relèvent d’aucune spéculation supplémentaire.

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