François Bayrou déploie une nouvelle stratégie pour consolider sa position politique et préserver l’influence du MoDem au sein de la grande région Nouvelle-Aquitaine. Confronté à des sondages peu flatteurs et à la montée des partis aux extremes, l’ancien maire de Pau joue ses dernières cartes pour éviter ce qu’il nomme une « chute annoncée ».
Un recentrage et de nouvelles alliances
Au siège du Mouvement Démocrate à Paris, mais aussi à Bordeaux et Pau, Bayrou a présenté plusieurs initiatives censées redonner souffle et unité à la formation centriste :
- Fusion des listes : rapprocher MoDem, Renaissance et Horizons à l’échelle régionale pour former un bloc centriste plus coérent.
- Renforcement local : décentralisation des décisions et « mois de terrain » en Nouvelle-Aquitaine, de Bayonne à Limoges.
- Mobilisation des jeunes : lancement d’un programme de formation politique destiné aux moins de 35 ans, pour rajeunir les équipes et les discours.
- Redéfinition statutaire : révision des statuts du parti pour faciliter l’intégration de nouveaux adhérents et accélérer la prise de décision.
Un pari risqué pour le MoDem
Dans un contexte politique marqué par la poussée du Rassemblement national et l’essor des Verts, la voix centrale de Bayrou peine à se faire entendre. En Nouvelle-Aquitaine, où le parti d’extrême droite a engrangé des résultats solides lors des dernières élections, le MoDem doit plus que jamais se montrer pragmatique et disponible à la négociation.
François Bayrou, considéré comme l’architecte d’un centre apaisé, mise aujourd’hui sur un discours moins dogmatique et plus adapté aux enjeux locaux : transition écologique, développement rural, soutien aux filières agricoles et relance des transports du quotidien. Ces chantiers, qui résonnent particulièrement en Dordogne et dans les Landes, pourraient lui permettre de récupérer des voix au-delà de son socle historique.
Quel avenir pour le centriste historique ?
Malgré ses 73 ans, François Bayrou entend rester un acteur incontournable du paysage politique. Mais pour que son pari édilit la chute annoncée, il devra faire preuve d’une grande maîtrise dans la gestion des alliances et convaincre ses œ uvriers de terrain de l’efficacité de sa méthode. Le défi est lancé : sur fond de recomposition politique en Nouvelle-Aquitaine, le MoDem doit se réinventer, ou disparaître dans le jeu des coalitions