Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) : Bayrou dénonce un « tribunal politique »

Le Premier ministre François Bayrou est revenu, samedi 6 septembre 2025, sur l’affaire dite de Bétharram lors d’une interview sur l’émission C à vous. Accusé d’avoir minimisé ou menti sur sa connaissance des violences dans le collège-lycée catholique lié à la congrégation de Bétharram, il a qualifié les poursuites de « tribunal politique » et décrit la période comme « humainement très difficile » pour lui et « dégueulasse » pour sa famille.

Ce que dit Bayrou

Interrogé sur les accusations portées notamment par la gauche et les rapporteurs parlementaires, M. Bayrou affirme avoir apporté des preuves écrites pour réfuter les allégations. Il a expliqué qu’il avait pu répondre « accusation par accusation » et a insisté sur son sentiment d’injustice : « C’était une terrible injustice », a-t-il déclaré, rappelant que ses enfants avaient quitté l’établissement depuis plusieurs décennies — son dernier fils il y a 25 ans, sa fille aînée il y a 40 ans — et qu’il n’avait « évidemment jamais eu la moindre responsabilité dans tout ça ».

Contexte et procédures

Le chef du gouvernement avait été entendu par une commission d’enquête parlementaire le 14 mai. Les deux rapporteurs de cette commission avaient pointé un « défaut d’action » lorsqu’il était à la tête de l’Éducation nationale. L’affaire concerne des faits de violences et d’agressions sexuelles commis dans un établissement privé catholique anciennement régi par la congrégation de Bétharram.

  • Débat public et enquête parlementaire : audition le 14 mai 2025.
  • Révélations personnelles : la fille aînée de M. Bayrou a déclaré avoir été agressée physiquement par un prêtre lié à la congrégation, révélations publiées dans un livre coécrit par le lanceur d’alerte Alain Esquerre.
  • Réponse gouvernementale : annonce d’un plan de lutte contre les violences physiques et sexuelles dans les établissements privés sous contrat et renforcement des contrôles.
  • Nombre de plaintes recensées : à la fin juillet, le collectif de victimes de Bétharram recensait 217 plaintes, dont une centaine d’ordre sexuel.

Enjeu politique

Cette affaire intervient à la veille d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, tenu sur la question du déficit public et susceptible de peser sur l’avenir politique du Premier ministre. Bayrou a souligné l’impact personnel et familial des accusations : « Ça a été un combat vraiment très dur. Et pour ma famille, ça a été dégueulasse », a-t-il affirmé.

Sans contester la nécessité d’une enquête sur les faits dénoncés, le Premier ministre a fait valoir sa volonté de renforcer les dispositifs pour que les victimes puissent s’exprimer et être protégées, rappelant que de tels faits « existent absolument partout », pas seulement dans l’école privée.

Cette prise de parole s’inscrit dans une affaire qui continue de mobiliser victimes, associations et autorités judiciaires dans les Pyrénées-Atlantiques et au-delà, alors que les procédures judiciaires et administratives se poursuivent.

Source : entretien télévisé C à vous, audition parlementaire du 14 mai, communiqués du collectif de victimes (chiffres fin juillet 2025).

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