Bob Vylan à Amsterdam : «Mort à Tsahal», insulte à Charlie Kirk

Le groupe britannique de rap-punk Bob Vylan a provoqué une vive polémique samedi soir à la salle Paradiso Grote Zaal d’Amsterdam. Devant environ 1 500 personnes, le chanteur Pascal Robinson-Foster a tenu des propos et entraîné des slogans qui ont rapidement été dénoncés comme des appels à la violence.

Le concert et les propos

Selon plusieurs témoignages et la presse britannique et néerlandaise, le chanteur a d’abord qualifié l’influenceur conservateur américain Charlie Kirk d’«un être humain absolument immonde», puis aurait mimé une arme à feu en évoquant sa mort. Quelques minutes plus tard, il aurait fait reprendre par la foule le slogan «Mort, mort à Tsahal». Le quotidien De Telegraaf rapporte en outre des exhortations prononcées en direction du public: «À bas les fascistes, à bas les sionistes. Allez les chercher dans les rues».

Réactions et mesures

Les réactions politiques et communautaires ont été rapides. Chanan Hertzberger, président du Conseil central juif des Pays-Bas, a dénoncé «rien de moins qu’un appel à un nouveau pogrom». La maire d’Amsterdam, Femke Halsema (GroenLinks), a rappelé que «la liberté artistique ne peut jamais signifier que le public ou les habitants se sentent menacés par des appels à la haine et à la violence».

  • Le chef du PVV, Geert Wilders, a qualifié le chanteur de «déséquilibré» et demandé la fermeture du Paradiso.
  • Le leader conservateur Joost Eerdmans (JA21) a parlé d’«incitation et glorification de la violence».
  • Le ministère public néerlandais a indiqué examiner les déclarations et leur contexte, sans ouvrir d’enquête pour l’instant.
  • Le ministre de la Culture, Gouke Moes, a jugé les propos «très douteux».

Sous la pression de la polémique, certaines salles ont commencé à annuler des dates: le Poppodium 013 de Tilburg a ainsi supprimé la date prévue mardi, estimant que le groupe «dépass[ait] clairement les limites» du débat admissible.

Contexte et antécédents

Ce n’est pas la première fois que Bob Vylan est au centre d’une controverse liée à des propos pro-Palestine et anti-israéliens. En juin, au festival de Glastonbury, Pascal Robinson-Foster avait déjà scandé «Mort à Tsahal» lors d’une intervention retransmise par la BBC, incident ayant entraîné de fortes critiques et, selon des médias, des conséquences administratives sur leurs visas pour les États-Unis.

Malgré les condamnations au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, le duo a annoncé maintenir sa tournée européenne. Des dates restent programmées en Belgique, notamment à Liège et Bruxelles. La direction du Paradiso a pour sa part défendu la programmation en invoquant la tradition punk et «le pouvoir de la liberté artistique», tandis que le chanteur a nié sur le réseau X toute référence intentionnelle à la mort de Charlie Kirk lors du concert.

La situation illustre la tension persistante entre liberté d’expression artistique et limites posées par la lutte contre les appels à la haine et à la violence, dans un contexte international déjà marqué par la montée des tensions autour du conflit israélo-palestinien.

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