Réunion préparatoire à Darwin avant la mobilisation nationale
Environ 300 personnes se sont réunies dimanche après-midi dans une grande salle de l’écosystème Darwin, à Bordeaux, pour préparer la journée d’action nationale annoncée le mercredi 10 septembre. Entre ateliers thématiques, prises de parole et votes à main levée, le rassemblement a rassemblé des profils variés — syndicalistes, militants associatifs, quelques gilets jaunes et sympathisants de causes diverses — autour d’un mot d’ordre central affiché à l’entrée : « Macron démission ».
Des revendications protéiformes
Le mouvement, décrit par ses participants comme « protéiforme », avance une dizaine de thèmes fondateurs. Parmi eux figurent la « justice sociale et fiscale », la « démocratie directe », la « protection du vivant » et « l’indépendance des médias ». Les organisateurs ont présenté leur coordination locale via un groupe Telegram qui compterait « un bon millier de membres », selon des participants.
Actions prévues à Bordeaux
Plusieurs opérations sont évoquées pour la semaine. Les principaux points annoncés :
- Un rassemblement dit « pot de départ » en fin d’après-midi lundi 8 septembre, place Pey-Berland, prévu en mode « auberge espagnole » avec musique et bruitage (casseroles, sono) devant le palais Rohan.
- Le rassemblement principal du 10 septembre, annoncé place des Quinconces en fin de matinée, suivi d’un défilé espéré vers le quartier de Mériadeck, où sont situés la préfecture et des quartiers d’affaires.
- Des actions plus ciblées évoquées sur les réseaux : blocages possibles des quais en journée, du pont Chaban-Delmas en soirée, et des collages de « stickers » sur des bornes du réseau de tram en fin de semaine.
Voix juridiques et consignes de prudence
L’avocat Bruno Bouyet, membre du Collectif bordelais contre les abus policiers (Clap33), a prévenu dans l’assemblée d’un risque de « répression très féroce ». Dans les consignes internes au mouvement, relayées sur leur site et sur Telegram, figurent des recommandations concrètes pour limiter l’identification : « Risque moyen, [venir] masqué pour les caméras », peut‑on lire pour certaines opérations jugées sensibles.
Organisation et temporalité
Sur place, l’organisation se voulait méthodique : bonbonnes de café, une mini-caisse de grève circulant dans la salle et des ateliers thématiques pour définir cibles et modes d’action. Les organisateurs ont évoqué la volonté d’installer le mouvement « dans le temps » et ont programmé une nouvelle assemblée générale mercredi en fin d’après-midi pour faire le point après les premières actions.
Les autorités locales n’avaient pas, au moment de la réunion, donné leur accord pour le parcours annoncé vers Mériadeck. La capacité réelle du mouvement à mettre en place les blocages annoncés et l’ampleur de la mobilisation restent des inconnues à quelques jours de l’action nationale.
Ce qu’il faut retenir : une mobilisation bordelaise structurée mais hétérogène, qui prépare plusieurs types d’actions — festives et potentiellement perturbatrices — et qui s’appuie sur des canaux numériques pour coordonner interventions et consignes de sécurité.