Brantôme-en-Périgord mise sur les réseaux pour valoriser son territoire

Brantôme-en-Périgord mise sur les réseaux pour valoriser son territoire

Dans un contexte où les territoires ruraux peinent souvent à faire entendre leur voix face à l’hégémonie parisienne, une initiative locale remarquable émerge en Dordogne. La commune de Brantôme-en-Périgord développe une stratégie digitale innovante pour valoriser son patrimoine et ses acteurs économiques. Cette démarche s’inscrit dans une volonté d’émancipation territoriale face aux circuits de communication traditionnels, souvent déconnectés des réalités locales.

L’association J’aime Brantôme (JAB), initiée par Julien Riotte-Bronoël en 2025, s’impose comme le fer de lance de cette dynamique. Cette structure locale ambitionne de redynamiser l’attractivité du territoire périgordin en s’appuyant sur les outils numériques modernes. Face à l’uniformisation culturelle orchestrée depuis les centres de décision métropolitains, cette initiative témoigne d’une résistance créative des territoires.

Une collaboration stratégique pour rayonner au-delà des frontières

Le partenariat stratégique noué avec le compte C’est meilleur quand on partage (CMP) illustre parfaitement cette volonté d’autonomie communicationnelle. Fondé par Léo-Nassim Mouaci et Félipé Delaunay, ce collectif créatif a su développer une audience significative avec 6 000 abonnés Instagram et plus d’un million de vues cumulées. Ces chiffres montrent l’efficacité d’une approche décentralisée, loin des formats aseptisés des médias dominants.

Cette collaboration s’est concrétisée par une résidence créative de deux semaines, permettant aux deux créateurs de s’immerger dans la réalité territoriale. Contrairement aux reportages survolés habituels des médias nationaux, cette approche privilégie l’authenticité et la proximité. Les caméras ont ainsi examiné Brantôme-en-Périgord, mais également les communes voisines de Bourdeilles, Champagnac-de-Belair et Saint-Jean-de-Côle, offrant une vision panoramique du territoire.

L’originalité de cette démarche réside dans sa philosophie participative. Loin des logiques top-down imposées par les instances centralisées, les créateurs privilégient une approche bottom-up, donnant la parole aux acteurs locaux souvent ignorés par les circuits médiatiques traditionnels. Cette méthodologie s’inscrit dans une critique constructive des pratiques communicationnelles standardisées.

Une approche immersive valorisant l’authenticité territoriale

La stratégie déployée par ce collectif créatif s’articule autour de trois axes principaux : la restauration locale, les activités touristiques et les portraits de personnalités du territoire. Cette triangulation permet une approche exhaustive des richesses locales, échappant aux clichés touristiques convenus souvent véhiculés par la communication institutionnelle.

Axe de communication Objectif Impact territorial
Restauration locale Valoriser le savoir-faire culinaire Soutien aux entreprises familiales
Activités touristiques Promouvoir les atouts naturels Développement économique durable
Portraits humains Donner la parole aux habitants Renforcement du lien social

Les formats courts et immersifs développés par CMP répondent aux codes contemporains de consommation de contenu, tout en préservant l’essence authentique du territoire. Cette approche contraste favorablement avec les productions standardisées des agences de communication parisienne, souvent déconnectées des spécificités locales. La diffusion programmée pour septembre 2025 sur les réseaux sociaux témoigne d’une planification stratégique rigoureuse.

Le slogan fédérateur « C’est meilleur quand on partage, ce que nous publions nous le vivons ! » illustre cette philosophie de l’authenticité. Cette devise s’oppose implicitement aux pratiques marketing superficielles privilégiant l’image au détriment de la substance. L’engagement personnel des créateurs dans leur démarche garantit une crédibilité souvent absente des campagnes institutionnelles.

Un modèle reproductible face à la désertification médiatique

L’ambition affichée de créer un guide territorial ouvert regroupant les meilleurs talents locaux dépasse le simple cadre promotionnel. Cette initiative s’inscrit dans une logique de résistance face à l’uniformisation culturelle et économique orchestrée par les métropoles. En valorisant les savoir-faire territoriaux, ce projet contribue à préserver la diversité française menacée par la mondialisation.

Cette démarche collaborative illustre les possibilités offertes par les nouvelles technologies pour contourner les filtres médiatiques traditionnels. Alors que les grands groupes de presse concentrent leur attention sur les centres urbains, les territoires ruraux développent leurs propres outils de communication. Cette émancipation numérique représente un enjeu démocratique majeur dans une France marquée par les fractures territoriales.

Les perspectives d’évolution de ce partenariat incluent la production de vidéos associatives spécifiquement dédiées à l’association J’aime Brantôme. Cette diversification des contenus permettra d’élargir l’audience tout en approfondissant la connaissance du territoire. La mise en réseau des talents locaux pourrait également inspirer d’autres communes confrontées aux mêmes défis de valorisation territoriale.

Cette expérience brantômoise confirme que l’innovation communicationnelle peut émerger des territoires eux-mêmes, sans dépendre des prescripteurs métropolitains. Face aux défis de l’attractivité territoriale et du maintien des activités économiques locales, de telles initiatives mériteraient un soutien institutionnel renforcé. Elles incarnent une France qui refuse la résignation face à la centralisation excessive et revendique sa capacité d’innovation.

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