La cour d’assises du Finistère a condamné, vendredi, un officier de la marine saoudienne à dix ans de réclusion criminelle pour le viol d’une jeune femme à Brest en février 2021. Le procès s’est tenu en l’absence de l’accusé, qui avait quitté le territoire et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen resté sans effet.
Les faits
Les faits remontent à la nuit du 21 février 2021. Après une soirée alcoolisée organisée dans son appartement, l’accusé avait laissé une convive, alors âgée de 22 ans, dormir chez lui faute de moyen de transport. Au petit matin, la jeune femme s’est réveillée en constatant qu’il la pénétrait. Elle a réussi à s’enfuir et a alerté les forces de l’ordre.
Enquête et éléments médicaux
Les analyses gynécologiques et ADN ont confirmé les déclarations de la victime, ont souligné les magistrats. Lors de sa garde à vue, l’accusé avait d’abord nié toute relation sexuelle puis admis avoir caressé puis pénétré la jeune femme. Il avait déclaré à l’instruction s’être trompé en interprétant l’attitude de la victime.
Parcours de l’accusé et procédure
- L’homme, âgé de 24 ans au moment des faits, était officier de la marine saoudienne et étudiant à l’ENSTA Bretagne dans le cadre d’un programme de coopération franco-saoudien. Il vivait en France depuis 2016.
- Marié en Arabie saoudite à l’été 2020, il entretenait aussi une relation en France et organisait des soirées alcoolisées à Brest, selon les éléments du dossier.
- Placé sous contrôle judiciaire pendant l’instruction, il devait pointer au commissariat de Bordeaux ; il a cessé de le faire en janvier 2025. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) avait été notifiée en novembre 2023 et un mandat d’arrêt européen a été lancé sans aboutir.
Le procès et la peine
L’avocate générale avait requis une peine de huit ans de réclusion. La cour d’assises, toutefois, a prononcé une peine plus lourde : dix ans de réclusion criminelle, assortie d’une interdiction de séjour en France pendant dix ans. Le jugement a été rendu en l’absence de l’accusé.
Conséquences pour la victime
La victime, entendue au procès, a décrit un traumatisme durable : cauchemars, angoisse et difficultés à reprendre une vie normale plusieurs années après les faits. Elle a confié se sentir parfois comme si son procès était le sien, l’absence de l’accusé renforçant ce sentiment d’injustice.
La condamnation intervient après une instruction longue, achevée en 2022, et marque une étape judiciaire importante dans une affaire suivie localement à Brest et plus largement en Bretagne.