Paris. Un violent échange entre deux figures apparentées à La France insoumise (LFI) a éclaté après une interview de l’eurodéputée Rima Hassan sur la chaîne YouTube Thinkerview. Mardi 2 septembre, Mme Hassan a accusé le député apparenté LFI Aymeric Caron de réduire le débat sur le conflit israélo‑palestinien à la seule action du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Les faits
Lors de cet entretien, Rima Hassan a affirmé que certains responsables « réduisent vraiment la question palestinienne parfois à Netanyahou », dénonçant une focalisation excessive sur la personne du chef du gouvernement israélien. Elle a ajouté que, selon elle, les politiques israéliennes de « colonisation » et d’« apartheid » existaient avant l’arrivée au pouvoir de M. Netanyahou.
Selon Mme Hassan, Caron et d’autres auraient adopté une position comparable dans une précédente interview accordée au même média en septembre 2024, ce qui, pour elle, limite la compréhension des causes profondes du conflit.
Réaction d’Aymeric Caron
Le député concerné a vivement réagi sur le réseau X, qualifiant l’attaque de « publique malhonnête ». Il se dit « extrêmement surpris » et adresse à Mme Hassan des reproches d’agressivité et de mensonge : « Ton agressivité et tes mensonges ne sont certainement pas à la hauteur de la cause que nous défendons en commun », a-t-il écrit.
Aymeric Caron a également rappelé que, selon lui, le cœur du sujet n’est pas personnel mais humain, évoquant « les 55 000 enfants tués ou blessés à Gaza depuis 2 ans », et pointant plus largement la « colonisation, l’apartheid, la faillite de l’humanité » et des causes historiques de la crise.
Contexte et portée
- Les deux cadres, l’un élu national et l’autre eurodéputée, appartiennent au périmètre politique de LFI, mais cet échange met en lumière des dissensions internes quant à l’approche à adopter sur le dossier israélo‑palestinien.
- La passe d’armes survient après d’autres prises de position publiques de Rima Hassan, notamment son scepticisme affiché à l’égard des chiffres sur l’antisémitisme publiés par le CRIF, qui avait déjà suscité des réactions au sein de la gauche.
Ce nouvel épisode illustre la difficulté, au sein des partis et mouvements de gauche, à conjuguer solidarité avec les victimes du conflit et désaccords sur l’analyse des responsabilités et sur la manière de conduire le débat public. Les insultes et les accusations publiques échangées entre responsables politiques risquent d’alimenter la polarisation plutôt que d’ouvrir des pistes de discussion.
Ni l’un ni l’autre des protagonistes n’a, à ce stade, retiré ou amendé ses propos publics. Le différend pourrait peser dans les prochaines semaines sur les lignes politiques et les alliances au sein de la gauche française, déjà fracturée sur la question du Proche‑Orient.
À lire aussi : les interviews et vidéos citées sont accessibles sur la chaîne Thinkerview ; les déclarations de M. Caron ont été publiées sur son compte X.