Céréaliers en Aquitaine : revenus dans le rouge pour la 3e année

Les producteurs de céréales en France, dont ceux d’Aquitaine, affichent des revenus négatifs pour la troisième année consécutive. L’association générale des producteurs de blé (AGPB) tire la sonnette d’alarme : malgré une bonne récolte nationale évaluée à 33 millions de tonnes en 2025, la chute des prix mondiaux et la remontée du coût des intrants privent les exploitants d’un rebond de revenus.

Des comptes d’exploitation à la peine

Selon l’AGPB, les rendements sont revenus à la normale après plusieurs années de météo défavorable, mais cela n’a pas empêché une détérioration persistante des résultats économiques. Eric Thirouin, président de l’AGPB, souligne l’écart entre volumes produits et recettes perçues : la pression sur les cours mondiaux des grains et la hausse des coûts — engrais en tête — ont écrasé les marges.

Des chiffres révélateurs

  • Récolte 2025 : environ 33 millions de tonnes de blé (France).
  • Revenu moyen céréaliers (2015-2025) : près de 12 000 € par an, soit environ 1 000 € par mois.
  • Troisième année consécutive de revenus négatifs pour la filière grandes cultures.

Face à cette situation, de nombreux exploitants expliquent devoir s’endetter simplement pour boucler les fins de mois et maintenir l’activité. «Avoir une entreprise qui est dans le rouge trois années de suite, ça n’est jamais arrivé», rapporte un cadre de la FNSEA interrogé par les syndicats.

Demande d’intervention européenne

L’AGPB demande l’activation de la réserve de crise agricole de l’Union européenne pour atténuer l’impact de la crise de marché. Ce mécanisme a déjà été mobilisé en 2023 pour cinq Etats proches de l’Ukraine — dont la Pologne — à hauteur de 156 millions d’euros, afin de répondre à des perturbations liées aux flux commerciaux.

Les syndicats, dont la FNSEA, prévoient une mobilisation à l’automne sur des enjeux concrets tels que l’accès à l’eau, le prix des engrais et la gestion des produits phytosanitaires. Ils estiment que sans mesures de soutien rapides, de nombreuses exploitations seront contraintes de réduire ou d’arrêter leur activité.

Quelle perspective pour l’Aquitaine ?

En Nouvelle-Aquitaine, où la grande culture occupe des surfaces significatives, la situation locale dépendra de la combinaison des prix mondiaux, des coûts logistiques et de la capacité des aides publiques à cibler les exploitations les plus fragiles. Les acteurs agricoles réclament des réponses à court terme et des mesures structurelles pour restaurer la compétitivité des exploitations françaises face à la concurrence mondiale.

En résumé : la filière céréalière traverse une crise durable : bonnes récoltes mais prix trop bas et intrants chers. Les agriculteurs demandent l’intervention de l’UE et préparent une mobilisation nationale si la situation ne s’améliore pas.

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