Xi Jinping s’est fixé pour objectif de faire de l’Armée populaire de libération (APL) une force de premier plan d’ici 2027. Pourtant, plusieurs enquêtes et rapports militaires révèlent que la montée en puissance de l’armée chinoise reste entravée par des lacunes structurelles et technologiques.

Des objectifs ambitieux confrontés à la réalité

• Corruption et bureaucratie : la rigueur affichée masque des réseaux d’influence et des détournements de fonds affectant l’achat de matériels.
• Formation insuffisante : les soldats, souvent mobilisés pour des opérations de grande ampleur, manquent d’entrainement opérationnel et de créativité tactique.
• Leadership contesté : les généraux restent parfois plus attachés à la hiérarchie politique qu’aux besoins du terrain.

Failles technologiques et logistiques

L’APL peine à produire en masse des avions de cinquième génération et des missiles hypersoniques. Les chantiers navals chinois accélèrent la construction de porte-avions, mais peinent à équiper ces navires des systèmes de combat les plus performants. Le vieillissement de certaines installations côtières et l’inefficacité des chaînes d’approvisionnement ralentissent la livraison des équipements à la troupe.

Conséquences sur l’équilibre mondial

Si Pékin affiche un discours martial, le retard accumulé crée une zone d’incertitude en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan. Les Etats-Unis renforcent leur présence militaire en réponse, tandis que le Japon et l’Australie multiplient les exercices conjoints. L’influence chinoise sur la scène internationale reste donc plus politique qu’armée.

Enjeux pour la France et l’Europe

Pour Paris et Bruxelles, ces faiblesses offrent un sursis. Il s’agit toutefois de ne pas sous-estimer la capacité d’adaptation de l’APL, qui a déjà comblé certains écarts technologiques. La France, partenaire stratégique dans l’Indo-Pacifique, doit rester vigilante et consolider sa propre défense face à une Chine ambitieuse mais encore imparfaite.

En somme, malgré l’ambition de Xi Jinping de doter la Chine d’une armée invincible, la réalité du terrain rappelle que modernisation ne rime pas toujours avec efficacité immédiate.