Des opérations en mer doivent débuter d’ici la fin de l’année 2025 pour tenter de retrouver les débris de la Caravelle AF 1611, dont le crash au large d’Antibes le 11 septembre 1968 a fait 95 morts. Les avocats des familles annoncent une campagne de prospection de trois jours sur une zone identifiée de 8 km², menée par la Marine nationale.
Une campagne courte mais ciblée
Selon les conseils des victimes, une campagne de trois jours devrait se tenir d’ici la fin 2025 pour localiser d’éventuels débris et réaliser des photographies sous-marines. Cette opération fait suite à une réunion en juin entre la juge d’instruction en charge du dossier et la Préfecture maritime de la Méditerranée. Des experts ont été désignés pour étudier la faisabilité des prises de vues et du repêchage.
Plan B en cas d’échec
Les avocats Stéphane Nesa, Paul Sollacaro et Philippe Soussi précisent que, si la campagne courte n’aboutit pas, une seconde option plus lourde pourrait être lancée à la mi-2026. Celle-ci impliquerait des opérations sur une zone plus large et l’emploi d’importants moyens techniques.
Rappels et enjeux judiciaires
- Le vol Ajaccio–Nice du 11 septembre 1968, la Caravelle AF 1611, s’est brusquement abîmé en mer au large d’Antibes. 95 personnes ont péri.
- L’épave a été localisée par le passé à environ 2 000 mètres de profondeur.
- Une première instruction pour homicide involontaire s’était close en 1973 par un non-lieu, la thèse officielle ayant alors retenu un incendie dans la cabine toilette.
- L’enquête a été relancée en 2012 pour des faits de « soustraction et recel de preuves ».
- En 2018 la justice a réclamé la levée du secret-défense ; des documents ont été remis au parquet par le ministère des Armées en juillet 2019 et jugés « très insatisfaisants » par les familles.
- Le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a déclaré que plusieurs éléments, dont des témoignages et des éléments matériels, laissaient penser que des autorités civiles et/ou militaires auraient pu entraver la recherche des causes réelles du crash.
Réactions des familles
Les familles des victimes qualifient l’annonce de « avancée historique » après des décennies de demandes d’informations et d’opérations techniques. La perspective de nouvelles recherches survient quelques jours avant une messe du souvenir organisée à Nice.
Ce que l’on attend
La campagne envisagée vise prioritairement la prise de vues sous-marines et la localisation précise des débris sur la zone identifiée. Si des éléments significatifs sont retrouvés, ils pourraient permettre d’éclairer de manière plus précise les causes du crash et d’alimenter la procédure judiciaire relancée depuis 2012. En cas d’échec, la piste d’opérations plus lourdes, étendues et techniques reste prévue pour 2026.
Article basé sur les informations communiquées par les avocats des familles et les éléments publics du dossier.