Le parquet de Paris a annoncé le démantèlement, vendredi, de Dark French Anti System, une plateforme du darknet qui facilitait la vente de stupéfiants, d’armes et la commercialisation de données illicites. Selon le communiqué, cette fermeture met fin à « la dernière plateforme francophone d’envergure », a déclaré la procureure de Paris, Laure Beccuau.
Une place de marché active depuis 2017
Active depuis 2017, la plateforme fonctionnait en accès anonyme et rassemblait plus de 12 000 membres. Les autorités lui attribuent la mise à disposition d’outils et de services criminels : ventes de stupéfiants, commercialisation de données personnelles, mise à disposition d’outils pour escroqueries, trafic d’armes et échanges de conseils pour l’anonymisation en ligne.
Des interpellations et des saisies
Les forces de l’ordre ont interpellé lundi deux hommes présentés comme des acteurs majeurs du réseau : le créateur/administrateur âgé de 28 ans et un contributeur de 36 ans qui testait les services de la plateforme. Ils doivent être présentés à un juge en vue d’une mise en examen.
Plus de 6 bitcoins ont été saisis, soit une somme dont la valeur dépasse 600 000 euros au moment de la saisie, selon le parquet.
Enquête confiée à la section cyber
Une information judiciaire a été ouverte par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. Les investigations ont été conduites par les Cyberdouanes (DNRED) et l’Office anti‑cybercriminalité (OFAC). Les chefs visés comprennent notamment la mise à disposition d’une plateforme permettant des transactions illicites, le blanchiment en bande organisée, le trafic de stupéfiants et l’association de malfaiteurs.
Une migration d’utilisateurs depuis d’autres plateformes
Les autorités rappellent que plusieurs plateformes francophones similaires ont déjà été démantelées ces dernières années (La Main noire, Le monde parallèle, Cosa Nostra). Certains utilisateurs de ces anciens réseaux ont migré vers Dark French Anti System, alimentant sa croissance jusqu’à son démantèlement.
Ce que cela change
- Pour la lutte contre le cybercrime : ce démantèlement souligne la mobilisation des services spécialisés et la persistance des réseaux illicites sur le darknet.
- Pour les enquêtes à venir : l’information judiciaire doit permettre d’identifier l’étendue du réseau, ses fournisseurs et les éventuelles complicités.
Les autorités ont indiqué que l’enquête se poursuivait pour remonter l’ensemble des flux financiers et matériels liés à la plateforme.