Débat LFI à Paris : clash Caron–Hassan sur Israël-Gaza

Paris – Une violente passe d’armes a opposé au sein de La France insoumise l’eurodéputée Rima Hassan et le député apparenté LFI Aymeric Caron après une interview diffusée début septembre. La discussion, partie d’une séquence sur la chaîne YouTube Thinkerview, illustre les divisions internes à la gauche française autour du conflit israélo-palestinien.

Accusation de «réduction» du débat

Le mardi 2 septembre 2025, lors d’un entretien accordé à Thinkerview, Rima Hassan a critiqué la manière dont certains responsables politiques abordent le conflit. Elle a accusé «Caron et d’autres» de «réduire» le débat à l’action du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, estimant que cette focalisation occulte des facteurs plus anciens et structurels, comme, selon elle, la colonisation et un système d’apartheid qu’elle impute à Israël bien avant l’arrivée de Netanyahou au pouvoir.

Dans la même intervention, Rima Hassan avait auparavant déclaré qu’elle ne «fait pas du tout confiance» aux chiffres sur l’antisémitisme publiés par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), une prise de position qui avait déjà suscité des réactions la veille.

La riposte d’Aymeric Caron

Aymeric Caron a vivement réagi à ces accusations. Sur le réseau social X, il a qualifié l’attaque à son encontre d’«attaque publique malhonnête» et s’est déclaré «extrêmement surpris» par les propos de son interlocutrice. L’élu parisien a publié une réponse cinglante, dénonçant «ton agressivité et tes mensonges» et estimant qu’ils ne sont «certainement pas à la hauteur de la cause que nous défendons en commun».

Dans sa riposte, Caron a rappelé que l’enjeu principal n’était ni sa personne ni celle de Rima Hassan, mais la situation humanitaire à Gaza. Il a cité le chiffre de «55 000 enfants tués ou blessés à Gaza depuis 2 ans», mettant en avant selon lui la gravité des conséquences humaines du conflit et appelant à placer ces victimes au centre du débat. Le député a également évoqué «la colonisation, l’apartheid, la faillite de l’humanité» et a insisté sur la longue histoire des causes du conflit.

Un débat révélateur des fractures internes

Ce nouvel échange public met en lumière les fractures existantes au sein de LFI et, plus largement, à gauche sur la manière d’aborder le dossier israélo-palestinien. D’un côté, certains plaident pour une analyse centrée sur les responsabilités politiques actuelles et les actions des dirigeants, de l’autre, des voix insistent sur des facteurs structurels et historiques qui, selon elles, expliquent l’enracinement du conflit.

Au-delà des divergences de fond, la tonalité des échanges — virulente et personnalisée — illustre la difficulté pour les formations politiques de concilier engagement militant et débat interne apaisé sur un dossier particulièrement sensible.

Ce qu’il faut retenir

  • Rima Hassan a accusé Aymeric Caron de réduire le débat à la personnalité de Benyamin Netanyahou lors d’une interview sur Thinkerview (2 septembre 2025).
  • Aymeric Caron a qualifié ces propos d’«attaque publique malhonnête» et a répliqué sur X en recentrant le débat sur la situation humanitaire à Gaza.
  • La séquence illustre les divisions au sein de LFI et les difficultés de la gauche française à se forger une ligne commune sur le conflit israélo-palestinien.

Contacté par la rédaction, aucun des deux protagonistes n’avait modifié ses positions publiques au moment de la publication de cet article.

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