Déraillement du funiculaire de Gloria à Lisbonne : rupture du câble

Lisbonne a été frappée par un dramatique accident de funiculaire le 3 septembre 2025. Selon le Bureau d’enquête sur les accidents aériens et ferroviaires (GPIAAF), le déraillement du funiculaire de Glória fait suite à la déconnexion du câble reliant les deux cabines, un élément central du système de contre-poids qui assure l’équilibre des wagons.

Les faits

Le funiculaire, en service dans sa configuration actuelle depuis 1914, relie la Calçada da Glória sur un parcours de 276 mètres et un dénivelé de 45 mètres. Il est composé de deux cabines jaunes, d’une capacité totale annoncée de 42 personnes, qui se déplacent par un système de contre-poids via un câble enterré et une grande roue réversible située au sommet de la rue.

D’après la note publiée par le GPIAAF, les cabines étaient stationnées à 18 h (17 h GMT) lorsqu’elles sont reparties. Après environ six mètres, le système a perdu l’équilibre assuré par le câble de liaison : la cabine n°2, en bas du parcours, a reculé brusquement tandis que la cabine n°1, en haut, a continué sa descente en s’accélérant malgré les tentatives du conducteur pour freiner.

Le wagon hors de contrôle a dévalé la voie et, à une vitesse estimée à l’impact de l’ordre de 60 km/h, il a déraillé au début d’une courbe, heurtant d’abord le mur latéral d’un immeuble, puis un lampadaire et un support du réseau aérien, avant de s’arrêter contre le coin d’un autre bâtiment. La caisse en bois a été fortement endommagée.

Bilan humain et état de l’enquête

Le dernier bilan communiqué fait état de 16 morts et d’une vingtaine de blessés. Parmi les personnes décédées figurent cinq Portugais et onze étrangers : trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien.

Les enquêteurs soulignent que l’inspection visuelle programmée, réalisée le matin même de l’accident, n’a détecté aucune anomalie apparente sur le câble. Le câble en place avait été installé 337 jours auparavant, alors que sa durée de vie utile est normalement estimée à 600 jours. Le point de rupture se situe dans une zone qui n’est pas visible sans démontage, précisent-ils.

Maintenance, technique et calendrier judiciaire

Le gestionnaire des transports lisboètes, Carris, a assuré que les travaux de maintenance, réalisés depuis plusieurs années par un sous-traitant, avaient été effectués dans les temps. Le GPIAAF se limite toutefois, pour l’instant, à des constatations techniques et n’a pas livré de conclusion définitive sur les causes précises de la rupture.

Un rapport préliminaire est attendu dans un délai de 45 jours et un rapport final, incluant éventuellement des recommandations de sécurité, est prévu dans un délai d’un an, selon le calendrier annoncé par les enquêteurs.

Conséquences

Outre la mobilisation des secours et l’émotion nationale et internationale, cet accident relance les questions sur l’entretien et la sécurité des équipements historiques de transport urbain, très fréquentés par les résidents et les touristes. Les investigations techniques continueront d’établir comment un câble jugé sans anomalie à l’inspection a pu se déconnecter et provoquer un tel mouvement incontrôlé.

Sources : GPIAAF, déclarations du gestionnaire Carris, communiqués officiels.

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