Documents secret-défense retrouvés au Havre : un colonel jugé à Lille

Lille, 16 septembre 2025 — Un colonel retraité et deux explorateurs urbains comparaissaient mardi devant le tribunal de Lille après la découverte en 2020 de documents estampillés « Confidentiel défense » dans la maison de la mère de l ancien militaire, située au Havre.

Les faits

En mai 2020, un homme de 25 ans pratiquant l exploration urbaine a pénétré dans une maison abandonnée au Havre et y a découvert plusieurs documents portant le tampon rouge « Confidentiel défense ». Selon l information judiciaire, il a d abord conservé une partie des pièces malgré l avis de sa compagne, puis informé un adjudant de gendarmerie. Trois jours plus tard, six personnes présentes sur place, dont le couple, ont été interpellées lorsqu elles étaient retournées prétendument pour remettre les documents en place.

Qui est jugé et pourquoi

  • Le colonel à la retraite, âgé de 71 ans et ancien de l armée de l air, est poursuivi pour divulgation de secret de défense nationale par négligence. Il a pris sa retraite en 2007.
  • Les deux amateurs d urbex comparaissaient eux aussi, l un visé pour appropriation et l autre pour reproduction d un secret de défense nationale.

Le tribunal a entendu que la maison de la mère du colonel était devenue, après le décès de celle ci en 2008, un lieu régulièrement fréquenté par des squatteurs. Le militaire a reconnu que des intrusions avaient eu lieu et que, lui, des membres de sa famille et des proches se rendaient encore occasionnellement dans la maison au moment de la découverte.

Contenu des documents et défense

Les pièces saisies sont principalement des documents papier datés des années 1980 et 1990, ainsi qu une disquette de 1998. D après les éléments du dossier, plusieurs documents traitaient de satellites militaires. Le colonel a admis avoir oublié ces archives dans une armoire de sa chambre mais a tenté de relativiser leur portée, qualifiant ces pièces de documents d information générale et non de renseignements sensibles actuels.

Du côté de la défense des explorateurs urbains, Me Romain Vandeville a souligné qu ils n etaient pas formés pour réagir à la découverte de documents confidentiels et que leur démarche avait permis, selon lui, que les pièces soient finalement remises aux autorités compétentes.

Réquisitions et calendrier

Le procureur a requis des peines légères : deux mois de prison avec sursis à l encontre du colonel et des deux urbexeurs. Le tribunal rendra sa décision le 1er octobre.

Cette affaire illustre la vulnérabilité des archives et le risque que représentent des logements inoccupés et mal protégés pour la sécurité des informations classifiées, même lorsque ces documents sont anciens. Elle pose aussi la question des responsabilités juridiques des détenteurs d archives militaires et des comportements appropriés lors de découvertes fortuites de pièces sensibles.

Article établi à partir des éléments publiés par Sud Ouest et AFP

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