La cour criminelle des Bouches-du-Rhône a condamné, jeudi 4 septembre 2025, Julien Palisca, ancien membre de la brigade des mineurs de Marseille, à 15 ans de réclusion pour le viol de deux enfants des rues commis en septembre 2018 à Manille et pour la détention de milliers de fichiers pédopornographiques.
Peine, mesures complémentaires et motivations
Outre la peine principale, le verdict comprend une période de sûreté de 10 ans, un suivi socio-judiciaire de 10 ans avec obligation de soins et une interdiction d’exercer en tant que policier ou d’exercer toute activité bénévole au contact des mineurs. La cour a retenu les éléments matériels et les reconnaissances partielles des faits, ainsi que la volumineuse détention de fichiers incriminants retrouvés sur ses appareils.
Les faits reprochés
Les faits sanctionnés par la cour concernent le viol et les agressions sexuelles de deux frères, alors âgés de 11 et 15 ans, lors d’un voyage aux Philippines en septembre 2018. Les victimes ont été entendues en visioconférence, depuis Manille, et leurs témoignages détaillés ont été jugés crédibles par l’avocate générale Sylvaine Schumacher. Le procureur avait qualifié les actes de « trahison de ses proches et de la société ».
Déroulé du procès et profils
Le procès, qui s’est tenu sur plusieurs jours, a mis au jour des éléments décrivant le profil de l’accusé : l’avocate générale a évoqué un diagnostic de pédophilie et des traits de mythomanie, soulignant la dangerosité et le caractère calculateur du prévenu. Plusieurs avocats des parties civiles ont dénoncé une reconnaissance des faits limitée et une attitude jugée froide tout au long de l’audience.
Du côté de la défense, Maître Justine Boyadjian a rappelé le passé d’enfant abusé de son client, sans pour autant obtenir d’atténuation significative lors du jugement.
Autres éléments relevés pendant l’instruction
- Des milliers de fichiers pédopornographiques retrouvés sur les téléphones de l’accusé;
- Des notes rédigées à Manille décrivant les agressions;
- Des éléments qui, selon les parties civiles, corroborent l’existence d’un tourisme sexuel organisé, nourri par des recherches en ligne avant le départ.
Maître Julie Bolo-Jolly, avocate des victimes, a dénoncé le caractère préparé du déplacement aux Philippines, estimant que « on ne va pas aux Philippines par hasard » après avoir recherché des sites de prostitution.
Sanctions et portée
La condamnation marque la fin du procès devant la cour criminelle et illustre la sévérité des peines prononcées lorsqu’un ancien agent chargé de la protection des mineurs est reconnu coupable d’abus sur des enfants. Les mesures de sûreté et le suivi judiciaire visent à prévenir tout risque de récidive.
Le verdict peut faire l’objet de voies de recours prévues par la loi. Aucune information complémentaire sur d’éventuels appels n’avait été communiquée au moment de la publication.