Manon Aubry presse Bruxelles après un incident en mer au large de Tunis
La députée européenne Manon Aubry a demandé mardi au Parlement européen, à Strasbourg, que l’Union européenne offre une protection diplomatique à la flottille internationale Global Sumud, actuellement bloquée à Tunis après un incident en mer.
La nuit de lundi à mardi, l’un des navires de la flottille a affirmé avoir été visé par un drone au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis. Selon l’AFP, les six personnes à bord sont indemnes, mais les autorités tunisiennes ont contesté la version d’une attaque et évoquent plutôt un incendie accidentel.
Appel à Bruxelles
Interpellant la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, Manon Aubry a déclaré : « Qu’attendez-vous pour suspendre l’accord d’association entre l’UE et Israël, alors que votre propre commission a reconnu que les droits humains étaient violés ? Qu’attendez-vous pour offrir la protection diplomatique à la “flottille de la liberté” attaquée cette nuit ? »
La députée insoumise a ainsi cherché à mettre la pression sur les institutions européennes pour qu’elles jouent un rôle plus visible face aux risques qui entourent l’initiative humanitaire et politique. Le départ de la flottille vers Gaza, initialement prévu, a été repoussé et est désormais annoncé pour mercredi.
Ce que l’on sait de l’incident
- La flottille Global Sumud réunit militants et aides humanitaires pour dénoncer le blocus imposé à Gaza.
- Un des navires a signalé avoir été touché ou visé par un drone au large de Sidi Bou Saïd.
- Selon l’AFP, les six personnes à bord n’ont pas été blessées.
- Les autorités tunisiennes parlent d’un incendie accidentel et contestent la thèse d’une attaque.
Des options politiques sur la table
En appelant à la suspension de l’accord d’association UE-Israël, Manon Aubry invoque la responsabilité de l’Union sur les questions des droits humains. Une telle suspension serait une mesure lourde de conséquences diplomatiques et économiques, et supposerait un large consensus parmi les États membres.
Offrir une protection diplomatique à une flottille implique, selon les experts en droit international, une série d’actions politiques et consulaires : suivi, pressions diplomatiques sur les acteurs concernés et, éventuellement, présence ou escorte visant à réduire les risques pour les équipages. Les institutions européennes n’ont pas, à ce stade, communiqué de décision publique sur ces demandes.
Alors que la flottille se prépare toujours au départ, l’incertitude reste grande : contradictions entre le récit des organisateurs et celui des autorités tunisiennes, risques en mer, et interrogation sur la capacité de l’UE à afficher une réponse coordonnée.
Sources : dépêches AFP reprises par les déclarations au Parlement européen.