Fusillade à Dallas : droite accuse la «violence politique de gauche»

Dallas (Texas) — Une attaque menée mercredi contre un centre de rétention de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) à Dallas a fait au moins deux morts parmi les détenus, selon les autorités. Le tireur, positionné sur le toit d’un bâtiment adjacent, s’est ensuite suicidé sur place. Des douilles gravées de l’inscription «ANTI-ICE» ont été retrouvées, rappelant le mobile politique de l’assaillant, a indiqué le FBI.

Faits

Les premiers éléments de l’enquête montrent qu’un sniper a ouvert le feu depuis un toit sur un centre de détention pour migrants géré par l’ICE. Deux détenus sont morts et au moins trois personnes ont été blessées, d’après des bilans préliminaires cités par les autorités locales. Le tireur s’est donné la mort après les tirs. Parmi des munitions retrouvées figuraient des cartouches marquées «ANTI-ICE». Le directeur du FBI, Kash Patel, a déclaré sur X que l’agresseur avait «un mobile idéologique».

Réactions politiques

L’attaque a déclenché une vague de condamnations, mais aussi des accusations ciblées du camp républicain contre la gauche américaine. L’ancien président Donald Trump a accusé les «extrémistes de gauche» et mis en cause la «diabolisation» des agents de l’ICE par certains élus démocrates. Sur Truth Social, il a assuré que «l’ICE s’efforce simplement de faire leur travail» et imputé la violence à la «diabolisation constante des forces de l’ordre par les démocrates de gauche radicale».

Plusieurs responsables républicains se sont élevés contre la rhétorique critique envers l’agence fédérale. La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a écrit que les attaques «doivent servir de signal d’alarme à l’extrême gauche», condamnant les comparaisons de l’ICE à des «organes répressifs» qui, selon elle, ont des conséquences. Ken Paxton, procureur général du Texas, a dénoncé une «épidémie de violence politique de gauche» et appelé à stopper ce climat «de malveillance».

Le directeur par intérim de l’ICE, Todd Lyons, a estimé sur Fox News que la rhétorique hostile envers les agents «alimente toutes ces attaques». Le vice-président JD Vance a demandé que «cessent les attaques obsessives» contre les forces de l’ordre et réclamé une protection renforcée pour ceux qui assurent la sécurité nationale. Le membre du Congrès texan Lance Gooden et le sénateur Ted Cruz ont également pointé plusieurs incidents récents visant ICE et la police aux frontières.

Contexte et précédents

L’ICE est au centre d’un vif débat politique aux États-Unis depuis plusieurs années. Critiquée par la gauche pour ses opérations musclées, l’agence est défendue par la droite qui la présente comme un instrument essentiel de contrôles migratoires et de sécurité. Le Texas a déjà été le théâtre d’attaques similaires : le 4 juillet, un groupe d’assaillants avait attaqué un centre de rétention, tirant des dizaines de balles sans faire de victimes, et des tracts radicaux avaient été découverts.

Une étude citée par la presse américaine (CSIS) a noté une augmentation des actes imputés à des groupes d’extrême gauche depuis 2016, et a relevé une inversion notable du rapport entre violences attribuées à l’extrême gauche et à l’extrême droite au cours des six premiers mois de 2025. Les auteurs soulignent toutefois que, historiquement, les attaques d’extrême droite ont été plus fréquentes que celles d’extrême gauche.

Enjeux

  • Sécurité : les autorités fédérales et locales doivent renforcer la protection des centres de détention et des agents.
  • Rythorique politique : le débat sur la façon de qualifier et de critiquer les institutions de l’État se trouve à nouveau au cœur des tensions, certains responsables appelant à modérer le ton des discours publics.
  • Justice : l’enquête du FBI se poursuit pour établir l’identité du tireur, ses réseaux éventuels et le mobile exact.

Cette nouvelle attaque relance les interrogations sur le lien entre langage politique et passages à l’acte violents. Les responsables locaux et fédéraux appellent à l’apaisement tout en demandant des mesures concrètes pour protéger les personnels en première ligne dans un contexte déjà tendu sur les questions d’immigration.

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