La rédaction du Parisien/Aujourd’hui en France a décrété une grève jusqu’à vendredi soir pour marquer son opposition à une possible vente du quotidien au groupe Bolloré et pour exiger des garanties sur les recrutements et les conditions de travail.
Une mobilisation votée massivement
Lors d’une assemblée générale tenue jeudi, 258 salariés ont voté la grève, soit 72,5 % des participants, selon les syndicats. Le mouvement doit s’achever vendredi à 23h59. Les délégués syndicaux ont demandé un rendez‑vous avec la présidence du groupe Les Echos‑Le Parisien et la direction générale du Parisien pour obtenir des réponses.
Des revendications claires
Les syndicats réclament notamment :
- 17 embauches en CDI pour compenser des départs programmés et pallier les postes vacants ;
- la fin du recours systématique à des contrats temporaires (CDD, pigistes) pour remplacer des postes pérennes ;
- des garanties éditoriales et sociales face à l’hypothèse d’un changement de propriétaire.
Selon les représentants du personnel, des « trous partout » pénalisent la production, en particulier dans les éditions départementales, et pèsent sur la santé des journalistes.
Le spectre d’un rachat par Bolloré
L’hypothèse d’un rachat du Parisien par Vincent Bolloré circule depuis plusieurs mois et a repris de l’ampleur début septembre après un article du magazine Challenges. Les salariés ont adressé une lettre ouverte à Bernard Arnault, propriétaire du titre via LVMH, pour exprimer leurs craintes : selon eux, céder le quotidien à Bolloré mettrait en danger la pluralité éditoriale.
Contacté le 23 septembre par des représentants du personnel, Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos‑Le Parisien, a indiqué « qu’il n’y avait pas de processus de vente en cours… à sa connaissance », selon le SNJ.
Contexte social et effectifs
Le plan de réorganisation en cours prévoit la suppression d’environ 40 postes, annonce qui avait déjà déclenché une grève de 24 heures en mars et une motion de défiance contre la direction. Les syndicats dénoncent la précarisation des emplois et le recours accru à des contrats courts.
Le Parisien/Aujourd’hui en France demeure, malgré la tourmente, l’un des quotidiens les plus vendus en France, avec quelque 260 000 exemplaires vendus quotidiennement lorsqu’on cumule éditions nationale et régionales, selon l’ACPM.
Impossible pour l’heure de dire si les éditions à paraître vendredi et samedi seront affectées par le mouvement, a précisé un représentant syndical. Les salariés restent mobilisés et attendent des réponses claires sur l’avenir éditorial et social du titre.