Le 2 septembre 2025, le gouvernement de Rishi Sunak a dévoilé une série de mesures destinées à restreindre l’accès au regroupement familial au Royaume-Uni. Objectif affiché : alléger la pression migratoire et réduire la charge financière sur les contribuables britanniques. France, Nouvelle-Aquitaine et Europe observent ce tour de vis avec intérêt, alors que la question migratoire s’invite au cœur des débats politiques.
Des seuils salariaux doublés
La principale nouveauté porte sur le revenu minimum exigé pour tout Britannique ou résident permanent souhaitant faire venir son conjoint, ses enfants ou ses parents. Le seuil, fixé jusqu’ici à 18 600 livres sterling par an, passera à 38 700 livres dès le 1er janvier 2026. Une augmentation de plus de 100 % que Londres justifie par le coût réel de la vie et les dépenses liées aux services publics.
Une manne d’économies pour l’État
- Économies estimées : 2 milliards de livres par an, selon Downing Street.
- Sélection renforcée : seuls les foyers présentant des garanties financières solides seront autorisés à faire venir des proches.
- Dispositif de sauvegarde : fonds d’épargne obligatoire de 62 500 livres pour couvrir sept ans de prise en charge sociale éventuelle.
Réactions et enjeux politiques
Au sein du Parti conservateur, cette réforme recueille un soutien fort, considéré comme un marqueur de fermeté vis-à-vis de l’immigration « anarchique ». Du côté de l’opposition travailliste, on dénonce une politique « inaudible » pour les familles modestes, et un « recul des valeurs humanitaires ». Europe et France suivent de près : le durcissement britannique pourrait inspirer des gouvernements à Paris ou à Bruxelles, en quête d’une ligne plus sélective.
Impacts sur les Britanniques et leurs familles
Pour de nombreux résidents européens établis depuis longtemps au Royaume-Uni, la réforme constitue un coup dur. Les ménages à revenu intermédiaire, notamment les travailleurs de la santé et de l’éducation, craignent de ne plus pouvoir faire venir leurs proches. Dans certaines communautés francophones du sud de l’Angleterre, l’inquiétude grandit : conjoints, enfants et parents devront désormais justifier d’un nivellement salarial qui frôle le double du salaire moyen national.
Leçon pour la France et la Nouvelle-Aquitaine
À Bordeaux, Poitiers ou Limoges, élus et citoyens observent cette orientation stricte. Dans une région où la question migratoire suscite un débat récurrent, le modèle britannique offre une illustration de la volonté souverainiste de réduire l’ampleur des arrivées. Reste à savoir si Paris s’engagera, à son tour, dans une logique de durcissement comparable, ou si la France maintiendra un équilibre plus clément entre attractivité et maîtrise des flux.