Istanbul : nouvelle vague d’arrestations de l’opposition pour corruption

Istanbul — Une opération judiciaire a entraîné samedi l’arrestation de 48 responsables de la municipalité de Bayrampasa, un district d’Istanbul dirigé par l’opposition, a rapporté l’agence étatique Anadolu.

Les faits

Selon les autorités et les médias turcs, les interpellations visent des faits présumés de corruption, d’extorsion, de fraude aggravée et de truquage d’appels d’offres. Parmi les personnes arrêtées figurent le maire de Bayrampasa, Hasan Mutlu, et son adjoint, Lutfi Kadiogullari, précisent la chaîne privée NTV et Anadolu.

  • 48 personnes interpellées à Bayrampasa samedi matin, selon Anadolu.
  • Perquisitions menées au siège de la municipalité, indiquent les médias turcs.
  • Les chefs d’accusation mentionnés incluent extorsion, corruption, fraude aggravée et trucage d’appels d’offres.

Contexte politique

Cette opération s’inscrit dans une série d’actions judiciaires visant des élus du parti d’opposition CHP (Parti républicain du peuple). En mars, une vaste opération avait déjà visé la municipalité d’Istanbul et conduit à l’incarcération du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, selon les mêmes sources.

Plus tôt cette semaine, plus de 120 membres de la municipalité d’Izmir, bastion du CHP à l’ouest du pays, avaient également été arrêtés dans le cadre d’enquêtes pour corruption. Ces campagnes d’arrestations alimentent les tensions entre le pouvoir et l’opposition et soulèvent des questions sur l’usage de la justice à des fins politiques.

Réactions

Sur son compte X, le chef du CHP à Istanbul, Ozgur Celik, a dénoncé l’opération en affirmant que «les habitants de Bayrampasa ont élu Hasan Mutlu, mais ils ne l’ont pas supporté. Ils ne respectent ni les résultats des élections ni les urnes ni la volonté du peuple». Celik, lui-même révoqué début septembre par un tribunal pour des irrégularités présumées lors d’un congrès, reste une figure contestée au sein du parti.

Le CHP subit une pression judiciaire croissante, avec un grand nombre d’enquêtes ouvertes et d’élus interpellés. Les autorités présentent ces opérations comme des actions contre la corruption, tandis que l’opposition y voit une instrumentalisation de la justice pour affaiblir ses bastions municipaux.

Ce qu’il faut retenir

Les arrestations à Bayrampasa s’ajoutent à une série d’opérations similaires dans de grandes villes turques. Elles renforcent le climat de polarisation politique dans le pays et soulignent l’affrontement continu entre le pouvoir et les responsables locaux du CHP.

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