Washington. L’ancien directeur du FBI James Comey, limogé en 2017 par Donald Trump, a été inculpé fin septembre 2025 pour entrave à la justice et fausses déclarations. À 64 ans, cet homme qui a occupé la tête de la police fédérale américaine de 2013 à 2017 se retrouve de nouveau au centre d’une bataille judiciaire et politique dont l’écho résonne aux États‑Unis.
Un parcours marqué par un traumatisme précoce
Né en 1960 à New York et élevé dans le New Jersey, James Comey a connu un événement marquant à l’adolescence : une prise d’otage dans la maison familiale lorsqu’il avait 15 ans. Ce choc personnel, relaté par Comey lui‑même dans divers entretiens, a été présenté par des observateurs comme un moment formateur de sa vocation pour la justice et la sécurité.
Une carrière juridique et des responsabilités publiques
Après des études de droit à l’université de Chicago, Comey a gravi les échelons du système judiciaire américain : assistant de juges fédéraux, conseiller pour des enquêtes sénatoriales dans les années 1990 (notamment sur l’affaire Whitewater) et responsabilités au sein du ministère de la Justice sous l’administration George W. Bush. En 2004, il s’oppose publiquement à des projections de surveillance jugées illégales, un épisode qui révèle son image d’homme de principes.
- 2005–2013 : passage dans le privé (Lockheed Martin, puis HSBC).
- 2013 : nommé directeur du FBI par Barack Obama.
- 2016 : gestion controversée de l’affaire des e‑mails d’Hillary Clinton.
- 2017 : limogé par Donald Trump alors qu’il enquêtait sur d’éventuelles ingérences russes.
Sa gestion de l’affaire Clinton en 2016 — recommandation de ne pas poursuivre mais qualificatif d’« extrêmement négligente » pour la candidate — lui vaut de vives critiques. Un rapport officiel publié en 2018 l’absout de tout biais politique mais pointe une « grave erreur de jugement » sur la façon dont il a communiqué ses décisions à la veille de l’élection présidentielle.
Guerre ouverte avec Donald Trump
Le limogeage de Comey par Donald Trump en mai 2017 déclenche une confrontation qui s’étend au‑delà des prétoires : dans ses mémoires et ses interviews, Comey accuse le président de comportements qu’il juge contraires à l’éthique présidentielle. En retour, Trump multiplie les attaques publiques contre son ancien directeur du FBI, allant jusqu’à le traiter d’« un des pires êtres humains » sur ses réseaux.
Les charges et leurs enjeux
Selon les documents rendus publics, les inculpations portent sur des accusations d’entrave à la justice et de fausses déclarations sous serment à l’occasion d’une audition au Sénat en septembre 2020. Les textes incriminent des passages précis de son témoignage : Comey encourt, selon les réquisitions annoncées par le ministère public, une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans dans l’hypothèse d’une condamnation — une fourchette théorique qui dépendra des chefs de poursuite retenus et du déroulé du procès.
Le placement de cette affaire sur la scène publique intervient dans un climat politique tendu : Donald Trump s’est publiquement félicité des poursuites et a, à plusieurs reprises, exhorté la ministre de la Justice à poursuivre ses adversaires. Pour sa part, Comey clame son innocence et affirme ne pas être intimidé par les procédures en cours.
Ce que cela change
Au‑delà du cas personnel, l’inculpation de James Comey ravive des questions sur l’indépendance des institutions, la politisation de la justice et le rôle des hauts responsables du renseignement et des forces de l’ordre pendant des périodes électorales. L’affaire promet d’alimenter les débats politiques et médiatiques américains dans les semaines à venir, alors que partisans et opposants y trouveront des arguments pour conforter leurs positions.
Faits vérifiés : James Comey, né en 1960, a dirigé le FBI de 2013 à 2017. Il a été inculpé fin septembre 2025 pour entrave à la justice et fausses déclarations, des charges liées à un témoignage devant le Sénat en 2020. Il a été limogé par Donald Trump en 2017 alors qu’il enquêtait sur des ingérences russes.