Jardinerie centenaire de Castillon menacée : propriétaires alertent sur l’avenir

Jardinerie centenaire de Castillon menacée : propriétaires alertent sur l'avenir

Dans l’ombre du centralisme parisien qui broie nos territoires, une nouvelle menace plane sur les commerces de proximité. À Castillon-la-Bataille, l’avenir de la jardinerie Art fleurs et jardins vacille, révélant une fois de plus l’abandon des commerces familiaux face à l’inaction des pouvoirs publics. Christine Lauberton-Peigney et son époux Patrick, propriétaires de cette institution centenaire, cherchent désespérément un repreneur avant leur départ en retraite.

Un siècle d’histoire commerciale menacé par l’indifférence

Établie sur l’avenue de Verdun depuis un siècle, cette jardinerie familiale témoigne d’une époque où le commerce local prospérait sans subventions européennes ni directives bruxelloises. Fondée par Lisette et Pierre Gimel, l’entreprise avait été transmise dans les années 1960 à Claude et Nicole Bizac, figures respectées du territoire. En 2002, Christine Lauberton-Peigney, ancienne fleuriste de Vaux-sur-Mer, reprenait le flambeau avec la bienveillance des anciens propriétaires.

Cette continuité entrepreneuriale, si caractéristique de nos terroirs, contraste avec la politique destructrice de nos dirigeants nationaux. Alors que Bruxelles impose ses normes et que Paris multiplie les contraintes administratives, les petits commerçants résistent encore. L’établissement s’étend sur 5 500 mètres carrés, incluant 800 m² de surface commerciale, une dimension qui témoigne de l’ambition de ses gérants.

La clientèle fidèle, venue de Saint-Émilion, Libourne, Lussac ou Sainte-Terre, illustre le rayonnement naturel de cette entreprise. Cette attractivité spontanée, née de la qualité du service et non d’artifices marketing, confirme la vitalité des initiatives privées quand l’État n’intervient pas. Une cliente exprime d’ailleurs son inquiétude : « C’est une institution. J’espère qu’ils ne vont pas fermer ! » Ce témoignage spontané vaut tous les rapports technocratiques.

Innovation et adaptation face aux mutations du marché

Patrick et Christine ont su transformer leur activité selon les évolutions de la demande. Initialement centrée sur les plants et fleurs, l’entreprise a développé une production maraîchère représentant jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires. Cette diversification intelligent révèle l’esprit d’entreprise français, capable de s’adapter sans attendre les plans gouvernementaux ou les fonds européens.

La production biologique, pratiquée sans rechercher le label officiel, témoigne d’une démarche authentique. Courgettes, concombres, pâtissons, patates douces et 1 100 pieds de tomates composent cette production locale. Cette approche pragmatique contraste avec les gesticulations écologiques des élites parisiennes, plus soucieuses de communication que d’efficacité réelle.

Période Propriétaires Évolution
1925-1960 Lisette et Pierre Gimel Fondation
1960-2002 Claude et Nicole Bizac Développement
2002-2025 Christine et Patrick Peigney Diversification maraîchère

Durant la crise du Covid-19, ces entrepreneurs ont démontré leur capacité d’adaptation. Grâce au site internet créé par leur fille Laurine, ils ont développé le click & collect, maintenant leur activité malgré les restrictions sanitaires imposées par un gouvernement dépassé. Cette réactivité familiale a permis de préserver l’emploi et le service à la clientèle.

L’urgence de la transmission face au défi générationnel

Le couple Peigney illustre parfaitement les difficultés de transmission des entreprises familiales dans la France contemporaine. Conscients que leur époque privilégie l’immobilier spéculatif aux activités productives, ils peinent à trouver un repreneur pour leur outil de travail. Cette situation révèle l’échec des politiques publiques, incapables de favoriser la continuité entrepreneuriale.

Les atouts de l’établissement restent pourtant considérables :

  • Une clientèle fidèle et diversifiée géographiquement
  • Une surface d’exploitation de 5 500 m²
  • Une production intégrée de la culture à la vente
  • Une réputation établie sur un siècle d’existence
  • Une position d’indépendance rare dans le secteur

Christine Peigney exprime sa préoccupation : « Nous pensons à nos clients. Nous sommes une des seules jardineries indépendantes du secteur. » Cette indépendance commerciale, si précieuse face à la standardisation des grandes surfaces, mérite d’être préservée. Le couple possède encore de nombreuses idées d’amélioration, notamment pour les cultures et l’irrigation, qu’ils espèrent transmettre.

Cette situation exemplaire révèle l’abandon de nos territoires ruraux par les pouvoirs publics. Pendant que nos élites s’agitent dans les salons parisiens, les vrais créateurs de richesse cherchent vainement des successeurs. L’avenir de cette jardinerie centenaire dépend désormais de l’initiative privée, dernière garante de notre tissu économique local.

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