Paris, le 29 août 2025 – Karim Bouamrane, secrétaire national chargé des élections au Parti socialiste (PS), a estimé vendredi que le bloc de gauche hors La France insoumise (LFI) doit conclure un accord de non-censure avec le socle commun formé par le PS, le PCF et Europe Écologie–Les Verts (EELV). L’objectif affiché : éviter qu’un partenaire puisse faire échouer l’application des engagements pris ensemble, notamment lors des prochaines échéances électorales.
Un accord pour garantir la cohésion
Les discussions s’inscrivent dans un contexte où la gauche, fragmentée lors des derniers scrutins, cherche à renforcer son unité sans dépendre uniquement du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Pour Karim Bouamrane, « cet accord de non-censure doit assurer que ni le Parti socialiste, ni le PCF, ni EELV ne puissent être contraints par un autre partenaire à renier un texte adopté par la majorité. »
Selon le dirigeant socialiste, un tel pacte s’inspire des pratiques déjà mises en œuvre dans certaines collectivités, y compris en Nouvelle-Aquitaine. À Bordeaux, par exemple, la majorité municipale PS–EELV a démontré qu’un engagement mutuel sur un programme pouvait porter ses fruits, à condition d’inclure toutes les composantes et de définir clairement les règles de gouvernance.
Les points clés de l’accord proposé
- Non-censure réciproque : aucun partenaire ne peut opposer son veto une fois qu’un texte est adopté à la majorité.
- Définition d’un socle commun : critères clairs pour qualifier les lois prioritaires (écologie, social, démocratie locale).
- Mécanismes de concertation : réunions régulières pour arbitrer les désaccords avant la mise au vote.
- Transparence : communication partagée sur l’avancement des engagements.
Échos en Nouvelle-Aquitaine
En région, plusieurs élus socialistes et écologistes se sont dits favorables à cette initiative. À Limoges, le maire PS a souligné que « la vigilance démocratique et la clarté des engagements sont indispensables pour regagner la confiance des citoyens ». À Pau, des responsables EELV ont rappelé que l’écologie ne doit pas être reléguée au second plan sous prétexte de marchandages politiques.
Cependant, certains courants à l’extrême gauche estiment que ce pacte pourrait être insuffisant sans l’inclusion formelle de LFI, qui reste la première force à gauche dans plusieurs circonscriptions. Interrogé sur cette question, Karim Bouamrane a renvoyé à la volonté de « construire une majorité capable de gouverner sans blocages ».
À moins de huit mois des prochaines échéances législatives, ce débat illustre les enjeux internes de la gauche pour ne pas reproduire les divisions ayant érodé son score lors des scrutins municipaux et européennes. Reste à savoir si l’existence d’un « accord de non-censure » suffira à souder durablement un bloc hétérogène.