Emmanuel Macron entre dans la phase cruciale de l’après-Bayrou. Après l’annonce du départ de François Bayrou vers le Conseil constitutionnel, le président de la République doit désigner un successeur au ministère des Relations avec le Parlement. Son objectif est clair : nommer un profil apaisant, capable de maintenir le dialogue entre l’exécutif et les forces politiques tout en ne ravivant pas d’anciens contentieux.
Contexte national : un tournant pour l’exécutif
François Bayrou, pilier du Mouvement démocrate et du centre, quitte le gouvernement pour siéger au Conseil constitutionnel. Depuis plusieurs semaines, le chef de l’État a rencontré différents élus de la majorité
et de la majorité silencieuse pour évaluer les personnalités les plus à même d’assumer ce portefeuille sensible. L’enjeu est double :
- Assurer la continuité des relations parlementaires
- Prévenir toute montée de tensions avant la campagne présidentielle
Le remplaçant de Bayrou devra éviter les polémiques stériles et s’attacher à renforcer la cooperation entre l’Assemblée nationale et le gouvernement.
Un profil apaisant plus qu’un brillant orateur
Dans les salons parisiens, on évoque plusieurs noms sans qu’aucun ne fasse l’unanimité. Au crible, le critère majeur n’est pas la notoriété, mais la capaciteà écouter et à arbitrer sans heurter l’opposition. Les candidats pressentis sont pour l’instant tenus secrets par l’Élysée, soucieux d’éviter les fuites et la mise en scène politique.
Spécificité aquitaine : maintenir le lien local
En Aquitaine, où de nombreux projets d’infrastructure (routes, aménagements fluviaux, soutien aux filières agricoles et viticoles) dépendent des arbitrages de la Rue de l’Université, les parlementaires espèrent une continuité du dialogue. Selon une source parlementaire locale, le futur ministre devra :
- Prendre en compte les spécificités territoriales
- Garantir un suivi des dossiers de fonds européens en faveur de la Nouvelle-Aquitaine
- Favoriser la concertation avec les collectivités
Un enjeu politique avant la campagne
Au-delà des questions techniques, c’est tout l’équilibre politique de la majorité qui se joue. En prévision de la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron entend afficher une ligne centriste sans provoquer de remous. Le successeur de François Bayrou sera un des visages du dialogue apaisé qu’il souhaite promouvoir jusqu’au bout du quinquennat.
Les décisions sont attendues dans les prochains jours. Au moment où l’attention se tourne déjà vers 2027, l’après-Bayrou constitue un test majeur de la méthode Macron : l’habileté à choisir le profil le moins urticant pourrait bien faire la différence dans la tenue du calendrier politique national.