Le détenu libéré par erreur interpellé près de Bordeaux
Un détenu libéré par erreur de la maison d’arrêt de Gradignan le 30 avril a été arrêté le 3 septembre à Saint-Jean-d’Illac, en Gironde. Selon le procureur de la République, il se trouvait dans un appart-hôtel de la commune lorsque les services de police l’ont interpellé.
Agé de 25 ans, l’homme purgeait depuis l’automne 2024 une peine de dix ans de réclusion pour un vol avec violence ayant entraîné la mort. La remise en liberté en avril est due, d’après l’administration pénitentiaire, à une confusion sur le nom de famille entre deux personnes aux patronymes quasi similaires.
Un mandat d’arrêt européen avait été émis à son encontre après sa disparition dans les semaines qui ont suivi la sortie erronée de prison. La traque a pris fin début septembre lorsque les forces de l’ordre ont localisé le suspect dans un établissement d’hébergement temporaire de la périphérie bordelaise.
Procureur : «L’intéressé a été placé en rétention judiciaire avant d’être réincarcéré le lendemain. Il n’est pas en l’état poursuivi du chef d’évasion car il n’est pas possible de démontrer qu’il a eu un rôle actif dans cette libération. Sa seule passivité face aux erreurs de l’administration pénitentiaire ne suffit pas à caractériser l’infraction d’évasion.»
Après son interpellation, l’homme a donc été présenté aux autorités judiciaires et a été réincarcéré. Les services du parquet précisent qu’aucune charge d’évasion n’a été retenue pour le moment, la qualification dépendant de la démonstration d’un comportement actif favorisant la sortie illicite.
Les circonstances de l’erreur
La remise en liberté accidentelle a suscité de vives interrogations sur les procédures d’identification et de contrôle en vigueur au centre pénitentiaire. Selon les éléments communiqués, l’erreur provient d’une confusion administrative entre deux détenus portant des noms de famille très proches. La mesure a mis en lumière la nécessité d’une vigilance renforcée lors des procédures de sortie afin d’éviter de tels incidents.
Les autorités judiciaires et pénitentiaires se veulent toutefois prudentes sur l’évaluation des responsabilités : une enquête interne est attendue pour préciser les défaillances et déterminer les mesures correctrices à mettre en place.
Contexte et implications
Cet épisode relance le débat sur la rigueur des contrôles identitaires en détention et sur la gestion des risques liés à la libération des détenus. Pour la population locale, la nouvelle de l’arrestation a soulevé des questions sur la sécurité et la transparence des établissements pénitentiaires.
Pour l’heure, la procédure suit son cours : le détenu a été placé sous main de justice après son arrestation et réincarcéré. Les suites judiciaires dépendront des investigations en cours et des décisions du parquet.