Toulouse, 22 septembre 2025. Le tribunal administratif de Toulouse a commencé lundi l’examen d’un recours en référé déposé par des opposants au chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse. Ces associations, soutenues par des riverains, demandent la suspension des travaux engagés en 2024 en invoquant des risques de pollution de l’eau et d’atteintes à des habitats protégés dans l’agglomération toulousaine.
Des risques environnementaux invoqués
Dans leur requête, les opposants soulignent des craintes concrètes liées aux investigations et aux chantiers menés entre la gare Matabiau et la commune de Saint-Jory, sur un linéaire d’une vingtaine de kilomètres. L’avocate des plaignants, Me Anne-Sophie Barrère, affirme que la SNCF n’aurait pas recherché des alternatives satisfaisantes pour limiter l’ampleur des travaux et dénonce une méconnaissance des règles relatives aux espèces et habitats protégés, citant notamment oiseaux, insectes et chauves-souris.
Jean Olivier, porte-parole du mouvement Les Amis de la Terre, a précisé que les associations estiment possible de maintenir la circulation des trains sur les voies existantes après leur modernisation, sans édifier de nouvelles emprises.
La position de la SNCF et le calendrier du projet
Contactée par l’AFP avant l’audience, la SNCF n’a pas souhaité commenter le contentieux en cours. Christophe Huau, directeur de l’agence Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), a indiqué qu’il n’y avait pas de commentaire public sur le dossier juridique.
Le chantier de la LGV a débuté en mai 2024. La ligne nouvelle doit accélérer la liaison entre Toulouse et Paris, avec un objectif de temps de trajet annoncé de 3 heures 10 minutes et une livraison prévue initialement en 2032 pour la liaison Toulouse-Bordeaux-Paris.
Un dossier déjà débattu en justice et en collectivités
Plusieurs collectivités concernées par le tracé avaient dû rendre un avis sur la demande d’autorisation environnementale pour les investigations préalables aux travaux avant le 7 septembre. Par ailleurs, le tribunal administratif de Toulouse avait déjà validé, le 25 juillet, le plan de financement du projet, rejetant certains recours d’associations écologistes et d’élus d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine.
Inquiètes d’un possible abandon du projet dans un contexte de rigueur budgétaire, des collectivités du Sud-Ouest ont aussi appelé l’État à tenir ses engagements financiers.
Impacts locaux et mobilisation
Sur le terrain, des riverains s’inquiètent également des nuisances attendues. À Villenave-d’Ornon, des habitants ont demandé l’installation d’un mur anti-bruit dans le cadre du chantier ; la SNCF leur a expliqué récemment les raisons de son refus, alimentant le débat local sur les conséquences immédiates des travaux.
Le recours examiné en référé vise à obtenir la suspension des travaux au moins le temps que la justice se prononce sur les arguments environnementaux avancés par les opposants. L’audience se tient au tribunal administratif de Toulouse, qui devra apprécier l’urgence des mesures demandées et la réalité des risques invoqués.
Faits clés :
- Recours en référé examiné par le tribunal administratif de Toulouse.
- Opposants: risques de pollution de l’eau et atteintes aux espèces protégées.
- Zone visée: entre la gare Matabiau (Toulouse) et Saint-Jory (~20 km).
- Travaux commencés en mai 2024; livraison prévue initialement en 2032.
- Le tribunal avait validé le plan de financement le 25 juillet.
La décision du tribunal sur la suspension éventuelle des travaux doit permettre d’éclairer la suite du chantier et le calendrier du projet.