LR face au dilemme des alliances post-2027

À l’approche des prochaines échéances électorales – européennes en 2024, locales en 2026 et présidentielle en 2027 – Les Républicains (LR) sont déjà plongés dans un débat crucial sur leurs alliances à venir. Dans une tribune publiée par Le Figaro, Guillaume Tabard souligne que les stratégies se décident souvent bien avant le verdict des urnes.

Un dilemme stratégique pour LR

Selon Guillaume Tabard, « les alliances se nouent très tôt » et dessinent les lignes de force des prochaines élections. Pour LR, deux options majeures s’imposent :

  • S’allier avec le parti présidentiel pour constituer un front centriste face à l’extrême droite ;
  • Consolider le bloc à droite en nouant des accords tactiques, quitte à s’éloigner de la majorité macroniste.

Ce choix, rappelle-t-il, déterminera la géographie électorale des trois prochaines échéances. « Si nous voulons peser dans la recomposition politique, il ne s’agit pas seulement de distinguer notre ligne, mais aussi de préparer les alliances bien en amont », écrit-il.

Les enjeux pour la Nouvelle-Aquitaine

En Nouvelle-Aquitaine, LR conserve une implantation solide dans plusieurs départements – notamment en Dordogne, en Gironde et dans les Landes – mais doit composer avec un paysage politique diversifié. Aux élections régionales de 2021, la liste LR n’avait pu s’imposer face à la majorité de gauche, tandis que le Rassemblement national réussissait un score à deux chiffres dans certains territoires.

Pour les élections européennes de 2024, le comité régional de LR en Nouvelle-Aquitaine devra décider :

  • Faut-il rejoindre la liste de la majorité présidentielle ou monter une liste autonome au sein du Parti populaire européen (PPE) ?
  • Comment éviter que l’éparpillement à droite ne profite au RN, déjà bien implanté sur le littoral Atlantique ?
  • Quelle stratégie de rassemblement autour des élus locaux (UDI, MoDem, centristes) pour les élections départementales et régionales de 2026 ?

Les premiers arbitrages régionaux devraient être connus d’ici la fin de l’année, alors que la présidence de la Nouvelle-Aquitaine pourrait basculer en 2026.

Les réactions internes au parti

Au sein de LR, les sensibilités divergent. Certains plaident pour un retour à l’arc républicain, excluant tout accord avec le RN, tandis que d’autres estiment que le parti doit renouer avec ses racines conservatrices et sociales pour ne pas diluer son identité auprès des électeurs de droite. Plusieurs anciens ministres et figure de la primaire (Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Bruno Retailleau) ont déjà exprimé des positions contrastées.

Guillaume Tabard avertit que ce débat interne, s’il n’est pas tranché rapidement, risque de paralyser la machine militante et de donner l’image d’un parti en proie à ses divisions au moment même où l’électorat réclame de la clarté.

Vers des choix décisifs

À moins de deux ans de la présidentielle, LR doit donc choisir entre deux voies : conforter une alliance centriste pour viser une « maison commune » avec la majorité présidentielle, ou affirmer son identité de droite et s’engager sur un chemin plus exclusif. Quel que soit le scénario retenu, les Républicains de Nouvelle-Aquitaine auront un rôle à jouer pour peser sur les décisions nationales et préparer l’après-2027.

Tags

Partagez cette article :

Recevez gratuitement tous les matins à 7H votre journal par email ! Désabonnez-vous quand vous le souhaitez.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore