Macron à l’ONU : la France reconnaît l’État de Palestine à New York

New York, ONU — Devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le président Emmanuel Macron a annoncé, lundi, que la France reconnaissait officiellement l’État de Palestine. Sa déclaration a ouvert la session de l’Assemblée et provoqué des réactions diplomatiques contrastées, notamment des critiques émanant des États-Unis.

« Le temps de la paix est venu »

À la tribune, Emmanuel Macron a placé son annonce dans un appel urgent à la fin des combats et à la libération des otages. « Je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine », a-t-il déclaré, ajoutant que « le temps de la paix est venu ». Le président a repris plusieurs fois la nécessité d’un cessez‑le‑feu immédiat et a appelé à la libération des 48 otages détenus par le Hamas, condition qu’il pose à l’ouverture d’une ambassade.

Macron a dit vouloir préserver la perspective d’une solution à deux États, « Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité », tout en affirmant l’attachement de la France à la sécurité d’Israël. Il a condamné sans nuance l’attaque du 7 octobre et dénoncé le terrorisme, mais a estimé que « rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza ».

Conditions et étapes proposées

Le président a posé des conditions strictes à la reconnaissance effective et à la mise en place d’une représentation diplomatique : la libération des otages, le désarmement et le démantèlement du Hamas, ainsi qu’une période de stabilisation et de reconstruction de Gaza. Il a évoqué la mise en place d’une administration de transition intégrant l’Autorité palestinienne et la formation de forces de sécurité palestiniennes, avec l’appui de la communauté internationale et, selon lui, « avec le consentement des autorités israéliennes » pour toute mission de stabilisation.

Réactions internationales

  • Les États-Unis ont fermement critiqué la décision : la Maison‑Blanche a estimé que la reconnaissance pourrait constituer « une récompense pour le Hamas ». La délégation palestinienne n’a en outre pas reçu de visas pour assister à l’Assemblée générale, selon la presse internationale.
  • Israël a réagi avec hostilité : Benjamin Netanyahou a répété son refus d’un État palestinien et menacé d’intensifier la colonisation en Cisjordanie.
  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères, présent à l’ONU, a appelé d’autres pays à adopter « une mesure historique similaire » pour relancer la solution à deux États.

La France devient la première grande puissance occidentale à franchir ce pas diplomatique. Selon Macron, d’autres pays devraient suivre, notamment le Royaume‑Uni, le Canada et l’Australie. La décision ouvre un débat politique et diplomatique majeur sur le calendrier et les conditions d’une paix durable au Proche‑Orient.

Conséquences et enjeux

Au‑delà du geste symbolique, Paris engage désormais des choix opérationnels : reconnaissance d’un État, préparation d’une possible ambassade, soutien à la stabilisation et à la reconstruction, et participation à la formation des forces de sécurité palestiniennes. Le président a insisté sur la nécessité d’une approche coordonnée pour éviter que la reconnaissance ne devienne un facteur d’enracinement de la violence.

Sur le plan intérieur et diplomatique, la décision promet de nourrir un important débat. Elle contraint la France à traduire une annonce politique forte en actions concrètes sur le terrain, tout en gérant des relations tendues avec Washington et Tel‑Aviv.

Contactée, la diplomatie française a rappelé que la reconnaissance est assortie de conditions et d’étapes destinées, selon Paris, à garantir la sécurité et la viabilité d’une future Palestine souveraine et démilitarisée.

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