Emmanuel Macron est aujourd’hui perçu comme l’« ennemi diplomatique numéro un » par les autorités israéliennes. Cette étiquette forte, révélée par Le Figaro, illustre la détérioration rapide des relations entre la France et Israël depuis plusieurs mois.
Contexte du malaise franco-israélien
Plusieurs facteurs expliquent cette crispation. D’abord, la position de la France sur le conflit israélo-palestinien. Paris, tout en condamnant fermement les attentats et le terrorisme, critique ouvertement la politique de colonisation des territoires occupés. Cette posture, jugée trop pro-palestinienne par Tel Aviv, a provoqué l’ire de certains diplomates israéliens.
Ensuite, le vote de la France à l’ONU. Paris s’est abstenu ou a soutenu des résolutions perçues comme hostiles à l’État hébreu, notamment celles visant à qualifier certains quartiers de Jérusalem-Est de colonies illégales. Ce choix diplomatique a renforcé la frustration des responsables israéliens, qui reprochent à Macron de ne pas défendre suffisamment le droit international quand il s’agit d’Israël.
Réactions et enjeux
- Sur le plan politique – Des élus français de la majorité et de l’opposition appellent au rééquilibrage de la diplomatie française pour préserver l’alliance historique avec Israël.
- Au Parlement israélien – Plusieurs députés ont fustigé la « duplicité » française, estimant que Marseille ou Bordeaux seraient traitées de la même façon si des résolutions équivalentes existaient à l’ONU.
- Pour la communauté juive de France – Inquiétude et demande de garanties sur la sécurité des synagogues et des familles françaises d’origine israélienne.
Impact sur la diplomatie régionale
Sur le plan géopolitique, ce refroidissement intervient dans un contexte déjà tendu : accord sur le nucléaire iranien, montée en puissance du Hamas et enjeux syrien. La France, attachée à son rôle de médiateur, voit sa crédibilité remise en cause quand elle est jugée trop critique à l’égard d’un partenaire clé.
Par ailleurs, certains commentateurs souverainistes rappellent que la France doit avant tout défendre ses intérêts nationaux, loin du « droit-de-l’hommisme » excessif, et équilibrer ses partenariats au Proche-Orient.
Vers un réajustement nécessaire ?
Emmanuel Macron devra-t-il revoir sa stratégie pour éviter une rupture durable ? Entre préservation des valeurs républicaines et maintien de liens stratégiques, le président fait face à un délicat arbitrage. La nomination d’un nouvel ambassadeur, la relance de consultations bilatérales et l’apaisement du langage public seront sans doute les prochains leviers pour tenter de rétablir la confiance.
En coulisse, Paris travaille déjà à atténuer la crise. Mais la marque « ennemi diplomatique n°1 » est un signal fort, qu’aucun responsable politique ne peut ignorer dans l’élaboration de la politique étrangère française.