Emmanuel Macron annonce la reconnaissance de l’État de Palestine à l’ONU
À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, le président Emmanuel Macron a officiellement annoncé, lundi 22 septembre 2025, que la France reconnaît l’« État de Palestine ». L’allocution, prononcée lors d’une conférence conjointe avec l’Arabie saoudite dans la salle de l’Assemblée, a ouvert la semaine des débats à l’ONU.
Le chef de l’État a justifié cette décision comme un acte destiné à préserver la perspective d’une solution à deux États et à mettre fin aux violences à Gaza. « Le temps de la paix est venu », a-t-il déclaré, appelant à l’arrêt des bombardements et aux efforts pour libérer les otages détenus par le Hamas.
Conditions posées par Paris
La France pose des conditions strictes à toute évolution diplomatique concrète: la libération des otages — Emmanuel Macron a cité le chiffre de 48 otages —, le cessation des hostilités, et le démantèlement et le désarmement du Hamas. Le président a précisé que l’ouverture d’une ambassade française en Palestine dépendra de l’avancée de ces étapes et d’un accord sur un cadre de sécurité.
Macron a également évoqué un calendrier en plusieurs temps: un cessez-le-feu, une mission internationale de stabilisation, puis la reconstruction et la mise en place d’une administration de transition intégrant l’Autorité palestinienne et des forces de sécurité à former et équiper par la communauté internationale.
Réactions internationales et tensions
- La décision place la France comme la première grande puissance occidentale et le premier membre permanent du Conseil de sécurité à reconnaître formellement l’État palestinien, malgré le fait que plus d’une centaine d’États membres de l’ONU l’avaient déjà fait auparavant.
- Les États-Unis ont exprimé leur mécontentement: la Maison-Blanche a estimé que l’initiative pouvait constituer selon elle une « récompense pour le Hamas », et n’a pas délivré de visas à la délégation palestinienne souhaitant assister à l’Assemblée.
- Israël a vivement critiqué l’annonce. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a dit qu’il refuserait l’existence d’un État palestinien et a menacé d’étendre la colonisation en Cisjordanie.
- Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal, pourraient suivre Paris, selon les informations diplomatiques citées lors de la conférence.
Un pari diplomatique pour la paix
Dans son discours, le président a rappelé la résolution de 1947 sur le partage et a affirmé que la reconnaissance vise à affirmer que « le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop ». Il a condamné sans équivoque l’attaque du 7 octobre contre Israël et souligné que la reconnaissance ne diminue en rien le droit d’Israël à la sécurité.
Sur le plan pratique, Paris propose un rôle actif: participation à une mission internationale de stabilisation, aide à la formation des forces de sécurité palestiniennes et soutien à la reconstruction de Gaza, sous réserve du respect des conditions posées.
La décision française marque une inflexion diplomatique importante et risque d’alimenter de nouvelles tensions diplomatiques à court terme, tout en relançant le débat international sur les conditions d’une paix durable au Proche-Orient.