Madrid : la Vuelta stoppée, Espagne divisée par les manifestations

Madrid. La 90e édition de la Vuelta s’est achevée de manière inédite dimanche 14 septembre après l’interruption de l’ultime étape par des militants propalestiniens. Des barrières de sécurité ont été projetées sur la chaussée, bloquant le parcours et contraignant les organisateurs à annuler l’arrivée traditionnelle à Madrid et la cérémonie de remise des maillots.

Chronologie des faits

Selon les autorités et les images diffusées, quelque 100 000 personnes ont participé aux rassemblements en solidarité avec la Palestine. Une minorité a ensuite renversé des barrières de protection sur plusieurs points du parcours, notamment aux abords de la gare d’Atocha, de la place Colón et de la place de Callao. Au cri de «¡Ya!», des activistes ont bloqué la voie aux coureurs. Des heurts ont opposé certains manifestants aux forces de l’ordre : 22 agents ont été blessés et deux personnes interpellées.

L’organisation du Tour d’Espagne a reconnu son incapacité à assurer la tenue de la dernière étape et de la cérémonie officielle. Le podium improvisé s’est tenu dans le parking d’un grand hôtel madrilène, avec de simples glacières utilisées comme marches pour récompenser Jonas Vingegaard, João Almeida et Tom Pidcock.

Tensions politiques

L’incident a rapidement enflammé le débat politique en Espagne. Le chef du gouvernement, Pedro Sánchez, qui s’est montré ces derniers jours très critique envers la politique israélienne et a récemment reconnu l’État palestinien, a salué la mobilisation «pour la paix» et a proposé d’exclure Israël de certaines compétitions internationales tant que la situation à Gaza perdure.

L’opposition de droite a violemment condamné ces positions, estimant que les autorités avaient, par leurs déclarations, favorisé un climat propice aux débordements. Le président du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, et d’autres responsables ont accusé le gouvernement d’avoir encouragé des manifestations susceptibles de provoquer des violences entre citoyens.

Au plan international, Israël a critiqué Madrid et a qualifié l’arrêt de la Vuelta de «honte pour l’Espagne». La Fédération des communautés juives espagnoles (FCJE) a pour sa part dénoncé des manifestations «violentes» qui, selon elle, alimentent la haine et participent à une montée inquiétante de l’antisémitisme observée ces deux dernières années.

Conséquences et réactions

Des observateurs notent que la manifestation, pour partie planifiée, était facile à organiser sur un événement sportif en extérieur. Selon un spécialiste cité par les médias, la prévention aurait exigé un dispositif policier beaucoup plus lourd, aux coûts logistiques et politiques importants.

Sur le plan sportif, plusieurs étapes de la Vuelta avaient déjà été perturbées durant la semaine par des actions similaires. Des coureurs ont abandonné après des chutes liées à ces incidents. Les images du final interrompu laissent une double trace : un symbole de la mobilisation sociale sur la question du Proche-Orient et un signal de la difficulté des pouvoirs publics à concilier liberté de manifestation et sécurité des grands événements publics.

  • Lieu : Madrid, dernière étape de la Vuelta, 14 septembre 2025.
  • Manifestants : environ 100 000 personnes, minorité ayant perturbé le parcours.
  • Blessés et arrestations : 22 policiers blessés, 2 interpellations.
  • Conséquence sportive : annulation de l’arrivée à Madrid et podium improvisé.

La crise illustre la fragilité des grands rendez-vous publics quand des tensions internationales se traduisent en mobilisation de rue. Le débat politique en Espagne reste vif, entre appels à la fermeté et analyses sur l’équilibre à trouver entre sécurité et droit de manifester.

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