Publié le 5 septembre 2025 — Les coprésidents de la Chambre d’agriculture du Lot‑et‑Garonne (CR 47), Karine Duc et José Pérez, ont vivement dénoncé l’accord de libre‑échange UE‑Mercosur, qualifié lundi de « nouveau coup de couteau dans le dos des agriculteurs ». Ils reprochent à l’État et à l’Union européenne d’ouvrir massivement les importations à des produits qui, selon eux, ne respectent pas les mêmes normes que les productions françaises.
Une colère qui s’exprime sans filtre
Intervenant après l’appel de la Commission européenne à approuver l’accord UE‑Mercosur, les responsables de la CR 47 ont dénoncé « l’inaction du gouvernement » et mis en cause la cohérence des choix politiques nationaux. « Macron, veux‑tu encore de tes paysans ? » a lancé, selon la Chambre, l’un des coprésidents pour exprimer l’exaspération des filières locales.
La présidente de la Chambre et José Pérez estiment que l’ouverture aux importations affaiblit la production nationale : « On nous empêche de produire en France. On ouvre grand les portes de l’importation à des produits ne respectant pas nos normes. » Ils ajoutent que, malgré les déclarations sur la souveraineté alimentaire, la politique en actes va dans le sens inverse, accélérant la déproduction et fragilisant des exploitations déjà en souffrance.
Les clauses de sauvegarde jugées insuffisantes
Les représentants agricoles se disent également peu rassurés par les clauses de sauvegarde prévues dans l’accord. Selon eux, ces mesures ne suffiront pas à protéger durablement les filières françaises face à une concurrence issue du Mercosur. Ils soulignent par ailleurs le contexte de coupes budgétaires envisagées sur la prochaine PAC, qui, à leurs yeux, accroît la vulnérabilité du secteur.
- Point soulevé : Accord UE‑Mercosur approuvé par la Commission, appel à ratification.
- Réaction locale : CR 47 parle d’un « coup de couteau », appelle le gouvernement à agir.
- Contexte : protestations et banderoles au début de 2025, crise agricole déclenchée en partie par cet accord.
Un malaise amplifié par des décisions institutionnelles
La CR 47 a aussi dénoncé l’attitude du Conseil constitutionnel, pointant qu’il a levé certaines protections contenues dans la loi Duplomb pendant que la France se conforme aux décisions communautaires. Pour les responsables agricoles, ce double mouvement renforce le sentiment d’abandon : d’un côté des protections nationales limitées, de l’autre une ouverture européenne croissante face à des produits importés.
Cette prise de position locale s’inscrit dans un climat tendu : l’accord UE‑Mercosur a été l’un des catalyseurs de la crise agricole de 2025 et a déjà provoqué des mobilisations, banderoles et manifestations au printemps dernier.
La Chambre d’agriculture du Lot‑et‑Garonne demande des garanties claires et des mesures effectives pour préserver la production française et la viabilité des exploitations. Les élus et professionnels se disent prêts à poursuivre les actions locales pour alerter les pouvoirs publics et l’opinion sur les conséquences concrètes de l’accord pour les territoires agricoles.
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