Mercure dans le thon : Bordeaux retire le poisson des cantines

La Ville de Bordeaux a annoncé jeudi 4 septembre qu’elle ne servirait plus de thon dans les cantines scolaires, rejoignant plusieurs municipalités françaises ayant pris la même décision après les alertes sur la contamination au mercure.

Décision municipale et motif sanitaire

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a relayé la mesure sur ses réseaux sociaux, précisant que la ville « a fait le choix […] de suivre les recommandations de l’OMS ». La municipalité invoque la protection de la santé des enfants comme « priorité absolue ». Bordeaux suit ainsi des villes comme Bègles, Mont-de-Marsan, Paris, Lyon, Lille, Montpellier ou Grenoble qui ont déjà exclu le thon des menus scolaires.

Origine de l’alerte

L’inquiétude a été relancée en octobre 2024 par des enquêtes d’ONG — notamment Bloom et Foodwatch — qui ont testé des conserves de thon. Selon ces ONG, des analyses aléatoires réalisées dans plusieurs pays européens ont mis en évidence des teneurs en mercure jugées préoccupantes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe le mercure parmi les « dix substances chimiques gravement préoccupantes pour la santé publique », en pointant un risque particulier pour le développement neurologique des fœtus et des jeunes enfants.

  • Les ONG ont testé 148 boîtes de conserve dans cinq pays européens.
  • Leur rapport indique qu’un enfant de 20 kg consommant une conserve de 100 g contenant du mercure au niveau autorisé s’exposerait à près de quatre fois la dose hebdomadaire tolérable.

Réponses institutionnelles et revendications

Fin août, huit mairies, dont Bègles, ont décidé d’interrompre provisoirement la présence du thon dans les cantines et ont publié un communiqué commun demandant un abaissement de la limite maximale de mercure dans le thon à 0,3 mg/kg, seuil déjà appliqué à certains produits de la mer.

Le ministère de l’Agriculture, interrogé à la suite de ces annonces, a pour sa part assuré qu’il n’y avait pas de « défaillance sanitaire » dans la protection des consommateurs, cherchant à rassurer sur les contrôles et les normes en vigueur.

Un problème environnemental structurel

Les experts rappellent que la présence de mercure dans les poissons est liée à la pollution environnementale et aux rejets industriels. Le mercure se bioaccumule dans la chaîne alimentaire, affectant en particulier les grands prédateurs marins comme certaines espèces de thons. Les collectivités locales disent agir par précaution pour limiter l’exposition des jeunes enfants.

À Bordeaux, comme ailleurs, la décision suscitera des questions sur la durée et l’impact de la mesure sur les menus scolaires, ainsi que sur les contrôles à renforcer à l’échelle nationale pour protéger les publics vulnérables.

À lire aussi : enquêtes d’ONG sur le thon en conserve et recommandations de l’OMS sur le mercure.

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