Procès à Metz d’un ancien militaire accusé d’avoir tué un camarade
À l’ouverture de son procès mercredi devant la cour d’assises de la Moselle, à Metz, Tristan Sprunck, ancien caporal-chef de 26 ans, a affirmé ne pas regretter d’avoir ôté la vie à un soldat de son unité stationnée au camp de Bitche (Moselle).
Interrogé par la cour, l’accusé a déclaré éprouver « sur le plan moral des remords » parce qu’il a « retiré la vie d’un fils à sa mère », mais a ajouté en toute franchise que sa pensée « n’a pas évolué » et qu’il « ne regrette pas [son] geste ». Ces déclarations figurent dans le réquisitoire publicisé lors de l’audience.
Les faits reconstitués
Les enquêteurs décrivent une attaque préparée : le matin du drame, avant une garde à l’armurerie partagée avec sa victime, Sprunck se serait muni d’un couteau dissimulé dans son treillis. Après avoir fermé fenêtres et portes, il aurait asséné des coups de poing à la victime, puis des coups de couteau, avant d’utiliser l’arme de service de l’armurerie, un pistolet Glock 17, tirant à deux reprises, dont une balle en pleine tête.
- Victime : Sulyvan Flora, militaire du même bataillon, que l’accusé dit tenir pour responsable d’un incendie sur le parking du camp.
- Motif évoqué par l’accusé : ressentiment face à ce qu’il qualifiait de comportement « fainéant » et d’impunité envers des agissements violents non sanctionnés par la hiérarchie.
- Méthode : coups, attaques au couteau, puis tirs avec l’arme de l’armurerie.
Préméditation et personnalité de l’accusé
Connu de ses camarades comme quelqu’un de « assez violent » et prompt à s’emporter, Sprunck a reconnu les faits lors de l’audience mais s’est montré plus nuancé sur la préméditation. Selon ses déclarations, il avait « réfléchi beaucoup » à régler le différend « pacifiquement ou pas », sans pour autant contester directement l’accusation de préméditation formulée par l’accusation.
La victime était, selon l’accusé, dans une « montée en puissance de la violence » et n’aurait pas subi de sanction de la part de la hiérarchie malgré les incidents signalés. Le parquet, s’appuyant sur les éléments techniques et les témoignages, présente l’acte comme volontaire et gravement prémédité.
Réactions et suite du procès
Le procès doit se poursuivre et le verdict est attendu vendredi en soirée. L’ancien militaire encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Les proches de la victime et les autorités militaires concernés ont été cités au dossier mais, par respect des procédures, les débats restent centrés sur les éléments factuels présentés devant la cour.
Le drame relance le débat sur le climat au sein de certaines unités et sur la gestion des conflits internes par la chaîne de commandement, alors que l’enquête judiciaire et les auditions au procès cherchent à préciser la chronologie exacte et les responsabilités.
Contexte : l’affaire s’est déroulée au 16e bataillon des chasseurs à pied de Bitche, un régiment stationné en Moselle. Les audiences et décisions de la cour d’assises détermineront les suites pénales pour l’accusé.