Un climat de suspicion s’est emparé des réseaux sociaux après l’assassinat de l’influenceur conservateur Charlie Kirk, tué mercredi d’une balle dans le cou lors d’une réunion rassemblant environ 3 000 personnes dans une université de l’Utah (États-Unis).
Des accusations publiques diffusées en masse
Alors que l’enquête policière se poursuit pour identifier le tireur, plusieurs personnes ont été faussement pointées du doigt sur les plateformes sociales et ont reçu des menaces. Des photos et des noms ont circulé rapidement, relayés parfois par des comptes influents et par des théories du complot qui ont alimenté une « chasse aux sorcières » en ligne.
Victimes de la désinformation
- Michaela, une femme transgenre de 29 ans, affirme avoir été submergée de messages haineux et de menaces après la diffusion d’une photo la présentant faussement comme la tireuse. Elle dit avoir passé la journée du mercredi dans l’État de Washington, ce que l’AFP a indiqué avoir vérifié en partie grâce à la localisation de son téléphone et aux déclarations de son colocataire.
- Michael Mallinson, retraité canadien de 77 ans, relate un harcèlement similaire après avoir été identifié à tort comme une personne liée initialement à l’enquête. Sa fille l’aurait appelé en panique; il a désactivé ses comptes et alerté la police.
Les deux personnes interrogées déclarent n’avoir aucun lien avec Charlie Kirk et s’inquiètent des conséquences à long terme de cette exposition sur les réseaux sociaux. Plusieurs messages privés menaçants cités par l’AFP mêlaient insultes et menaces de violence.
Comment la rumeur s’est propagée
Selon les témoignages, la photo de Michaela aurait été associée à un compte X qui, avant le drame, avait appelé à faire « disparaître » l’influenceur pendant sa venue dans l’Utah. La mise en relation de cette image et de ces appels a déclenché une vague de partages et de commentaires accusateurs, sans vérification préalable.
Des spécialistes de la désinformation rappellent que dans des événements dramatiques, la diffusion rapide d’images et d’affirmations non vérifiées peut stigmatiser des innocents et compliquer le travail des autorités.
Ce que l’on sait
- Charlie Kirk, 31 ans, a été tué mercredi d’une balle dans le cou lors d’une réunion universitaire en Utah devant environ 3 000 personnes.
- Les autorités indiquent que le tir semblerait provenir d’un toit situé à plus d’une centaine de mètres du lieu de l’événement.
- La police a sollicité l’aide du public pour identifier le tireur, tandis que les réseaux sociaux ont vu circuler des accusations non vérifiées visant plusieurs personnes.
Les cas de Michaela et de Michael Mallinson illustrent le risque de dérapage des enquêtes en ligne : la stigmatisation et les menaces à l’encontre de personnes innocentes, qui peuvent souffrir durablement d’une visibilité négative diffusée sur Internet.
La police et des experts en sécurité numérique appellent à la prudence et à la vérification des informations avant de partager des contenus pouvant mettre en danger des personnes non impliquées.