Metz (Moselle), 12 septembre 2025 — La cour d’assises de Moselle a rendu vendredi sa décision dans l’affaire du meurtre et de la mutilation de Moustafa Adbib, un homme handicapé retrouvé découpé en morceaux en décembre 2022 : Djalal Bouguettouche a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
Faits établis
Les jurés ont suivi les réquisitions de l’avocate générale Agnès Cordier, qui avait demandé une peine lourde assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Selon l’accusation, les faits se sont déroulés le 10 décembre 2022 dans l’intimité d’un appartement de Woippy, en périphérie de Metz. Trois hommes se trouvaient seuls avec la victime ce soir-là, selon les témoignages recueillis lors du procès.
Trois jours après la disparition, le corps de M. Adbib, 54 ans, a été découvert mutilé dans la Moselle, au barrage d’Argancy, au nord de Metz. Les expertises médicales ont décrit des mutilations importantes : cuisses séparées, fémurs sectionnés, lésions traumatiques au visage et traces de strangulation au cou.
Les positions des protagonistes au procès
Accusé de meurtre et d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre, Djalal Bouguettouche a nié les faits et a évoqué un « complot » depuis le début de l’enquête. Sa défense, menée par Me José Fernandez, a plaidé pour l’acquittement en soulignant que les accusations reposaient principalement sur les déclarations de deux autres marginaux présents le soir des faits.
Pour l’avocate générale, cependant, plusieurs éléments convergent : la présence des quatre hommes dans l’appartement, la concordance des récits de deux co-accusés — Julien Michel et Philippe Lopes — qui désignent Bouguettouche comme auteur des coups ayant entraîné la mort, et le comportement ultérieur de l’accusé, décrit par l’accusation comme marqué par une absence d’empathie.
Peines pour les co-accusés
- Philippe Lopes a été condamné à deux ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt pour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime.
- Julien Michel, qui a déclaré avoir été contraint par Bouguettouche à participer au découpage du corps, a été acquitté des chefs principaux retenus contre lui. L’avocate générale avait toutefois requis un an d’emprisonnement pour atteinte à l’intégrité du cadavre et recel.
Portrait de la victime et réactions
La victime, Moustafa Adbib, était décrite au procès comme un homme handicapé, « gentil et inoffensif ». L’avocate générale a qualifié la relation entre la victime et Bouguettouche de « rapport d’emprise », estimant que l’accusé s’était imposé dans la vie du défunt « comme un parasite ». Les avocats de la défense ont de leur côté mis en avant l’absence de preuves matérielles directes et l’incertitude des témoignages.
La décision de la cour met fin à une affaire qui avait choqué la région par la violence des faits et la brutalité des mutilations. Les condamnations prononcées reflètent la sévérité retenue par la justice pour ce dossier.
Cette dépêche reprend les éléments présentés au procès et les décisions de la cour d’assises de Moselle. Aucun élément supplémentaire n’a été inventé.